27 juin 2012
Musée d’Orsay/ Divine Misia

La Seine les sépare…José Maria au Petit Palais, Misia à Orsay.  Couple magnifique s’il en fut,  voilà les Sert, chacun de leur côté,  l’objet de deux magnifiques expositions. Amie de Cocteau, Chanel, Mallarmé, Poulenc et tant d’autres, mécène des ballets russes et peinte par Bonnard, Vuillard, Vallodon, Renoir, cette femme d’origine polonaise fut une incroyable muse. Ses débuts, elle les fit au piano sur les genoux de Fauré avant de connaître Eric Satie. Mariée deux fois avant de rencontrer Sert, elle eut le bon goût que son premier mari soit le créateur de la Revue blanche-regroupant les meilleures plumes de l’époque et dont Toulouse Lautrec fit une couverture- puis le second, Mr Edwards, très riche. A chaque fois, il y eut de beaux intérieurs où la vie était drôle et légère. Pas vraiment jolie, son mimétisme était certain. « Elle excitait le génie comme certains fabriquent des vainqueurs, rien que par la vibration de son être » dira d’elle Marie Laurencin, au point de devenir une des plus grandes amies de Chanel qu’elle consola en l’emmenant avec José Maria faire un voyage en Espagne après la perte de son amant Boy, dans un accident de voiture. Paul Morand mieux que quiconque décrivit ce couple flamboyant dont cette exposition rend un hommage vibrant et inspiré à la partie « féminine ». Costumes signés par  Picasso pour Parade de Cocteau, jersey de bain pour le Train Bleu par Chanel, photos, toiles de Bonnard, Vuillard aux couleurs passées comme cette époque révolue, ou encore  ce beau portrait par Renoir de Misia avec son célèbre collier de perles et, enfin l’éventail qui ne la quittait jamais, dédicacé par Mallarmé « Aile que du papier reploie, bat toute si t’initia naguère à l’orage et la joie de son piano Misia », voilà de quoi découvrir une époque et une femme avec toute l’émotion que cela peut faire naître…A ne pas manquer.

LM

Misia, Reine de Paris jusqu’au 9 septembre

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