17 août 2013
Deauville, sa plage et ses sponsors…

La mer à deux heures de route. La poubelle à 20 mètres. Si certains sont prêts à faire la route pour se baigner, rares sont les 10 000 estivants qui début juillet ont été capables de jeter dans -les trop rares il est vrai- contenants sur la plage canettes-100 à 500 ans pour disparaître et bouteilles d’eau- là on peut atteindre 1000 ans pour le plastique. Le soir venu, elles jonchaient inexorablement la plage de Deauville, la marée les emmenant déjà au loin. Les reportages montrant les poissons aux estomac gorgés de plastique-la sole est pourtant ici à 30 euros le kilo, les campagnes cherchant à rendre éco-citoyen, rien ne semble résister à l’impunité qui règne sur cette plage normande qui fut autrefois réservée aux riches familles capables de venir ici en villégiature dans les villas et autres palaces faisant face à la mer. Le poste de secours qui ânonne à longueur de journée que » le petit Kevin attend ses parents » ou que les chiens sont interdits sur la plage -une crotte au moins, c’est bio dégradable- reste muet. Le matin, deux tracteurs passeront pour faire le ménage -forcément trop tard, avec cette idée que c’est l’apparence qui compte. Le recyclage n’est malheureusement pas une source de revenu pour le Maire Philippe Augier qui a déjà vendu la ville aux Casinos Barrière, sponsors désignés de la ville auxquels se sont ajoutés d’autres, bruyants et criards, avec le Tour de France à la voile qui est passé jusque sur la place Morny cet été. De bateaux, il ne fut point question-d’ailleurs on ne les voyait pas; en revanche d’énormes pick- up distribuant des bonbons propices à rendre les enfants obèses ou des marques de portables et autres assureurs-la ville est devenue pendant ces quelques jours un vaste espace commercial tandis que les activités proposées aux enfants se réduisent ici en peau de chagrin.

Consommez ou circulez

Pour la voile, vous irez voir à Trouville-le Yatcht club n’offrant que de l’habitable et donc accessible aux plus de douze ans; pour le poney, si la vitre isolante du manège qui offre pour seul son aux parents celui de la machine à canettes  ne vous tente pas dans le nouveau « pôle international »-le nom fait rêver…- , il faut aller à Blonville dans un club low-cost où votre enfant aura droit à une heure avec un poney  paresseux sans espoir de pouvoir avoir un autre contact avec lui que de tourner sur son dos. Pour le Tennis club de la Plage, prenez-y vous à Pâques si vous ne voulez pas vous retrouver avec un cours particulier. Enfin, le club Mickey, c’est supplément à volonté avec les bonbons payants bien à hauteur des enfants, deux biscuits et pas un de plus pour le goûter et plus de Rolex et de cameras pour éviter aux enfants de resquiller que de sourires chez ce qu’il convient d’appeler des tenanciers. De quoi avoir envie de zapper définitivement cette cité balnéaire où les notables sont prêts à tout pour obtenir leur badge pour le festival du film et une invitation au cocktail donné par le maire dans la Villa Strassburger. La mer pendant ce temps-là se remplit de déchets, d’autres les poches. Vive l’été…

LM

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