1 septembre 2012
La course à l’échalotte

C’est ainsi que Lionel Chouchan, président du festival du film américain de Deauville, a définit le travail que cela demandait à tous pour que tout soit prêt, lors de son discours d’ouverture hier. André Halimi, à la santé déclinante, n’ étais pas présent pour cette 38 ème édition qui transforme la station balnéaire en ville badgée dans une ambiance bon enfant, très loin du business qui sévit à Cannes. Ici pas de marché du filM ni de yacht,  la Manche est vraiment trop froide surtout que ce samedi matin oú il fait un vrai temps de cinéma. Mais revenons à hier soir avec le maire de la ville, Dominique Augier qui rendit hommage à tous les sponsors-le Groupe Lucien Barrière qui fête ses 100 ans et fournit chambres et restauration à tous ce joli monde pendant une semaine-de quoi remplir ses hôtels en cette fin de saison; Universal et Anne d’Ornano, ancienne maire qui fit construire le CID avec ses  1500 places (qui finança au passage en partie la construction de sa villa sur le Mont Canisy) furent aussi remerciés avant qu’il ne mentionne sa femme Béatrice, qui fêtait son anniversaire ce jour là- événement susceptible d’intéresser tout le monde présent dans la salle…Pour la première fois présent et peut être la dernière (si Obama perd), l’ambassadeur des Etats-Unis, Charles Rivkin, fit un long discours, en français avec des référence aux frères Lumières et à Jean Cocteau– » le cinéma est l’ écriture moderne dont le stylo est la lumière »-bref, il avait travaillé…Tout comme Serge Toubiana qui lui nous offrit un hommage ennuyeux et long-bah oui, la cinémathèque…-à Harvey Keitel sous forme de récitation de son CV. Et comme tous les intervenants étaient traduits ensuite, vous imaginez l’ennui…Enfin, le jury avait mis de belles robes comme Sandrine Bonnaire, présidente ou Alice Taglioni.

Les documentaires sauvent les films

C’est donc avec patience que l’on attendait le film d’ouverture, cette fois choisi dans la compétition, une bonne idée sauf que Robot and Frank est à périr d’ennui au point que son réalisateur n’avait lui même sur scène, rien à en dire. The Queen of Versailles, projeté ce matin à 9h. Voilà qui aurait dû faire l’ouverture. « Mais c’est un documentaire! »me répondront ceux qui n’ont pas encore réalisé que les meilleurs projections deauvillaise sont désormais à trouver dans la case de l’oncle Doc, vu la concurrence de la Mostra qui accueille cette année Terence Malick, Brian de Palma et Robert Redford. Nous reste ici…Salma Hayek, starlette qui a eu la bonne idée d’épouser le fils de François Pinault-ça aide pour la suite. The Queen of Versailles dont nous reparlerons je l’espère à sa sortie-pas encore de distributeur en France-est une merveille pour qui veux voir la grandeur et misère de milliardaires américains qui se piquent de reproduire Versailles à Orlando car « ils en ont les moyens ». Elle, ex Miss America, a été pauvre, puis mannequin, battue par son précédent mari; aujourd’hui, elle dépense 1 million de $ par an en shopping, et,  avec cet homme de 30 ans son ainé, « qu’elle a appris à aimer » , a fait sept enfants car « elle aime collectionner » et prend tout en plusieurs exemplaires… Et puis, il y a des nannies et du personnel, 19 personnes au total. Lui, est un magna de l’immobilier ayant fait fortune dans le time sharing, qui « échangerai bien sa femme de 40 ans contre deux de 20 « et selon lui, a été celui qui a permit à Bush de se faire élire-« avec des choses pas très légales dont je ne peux pas parler ». Leur futur maison: un palais, plus grand que la Maison Blanche,  comme dans dans Walt Disney pour recevoir avec un orchestre, 17 salles de bains, 10 cuisines, une patinoire, un terrain de base ball, une aile pour les enfants et une autre pour le personnel. « Voilà ta chambre! », » -Non, répond-t’elle à son amie, c’est mon dressing ». Cet argent, David Siegel le gagne en faisant acheter à des pas très riches la possiblité d’avoir une semaine de vacances dans ses résidences comme cette énorme tour à Las Vegas avec une équipe de vente à qui l’on dit qu' »ils sauvent des vies  » grâce à cela, en permettant à ces familles de se retrouver ensembles pour 150 000 dollars (prix d’un quatre chambres une semaine pas an). Reste les enfants, une ado quasi obèse et un autre qui préfère dormir dans la minuscule chambre de sa nounou. Cet étalage de richesse pourrait devenir ennuyeux à la longue si ce n’est que le documentaire s’est tourné sur deux ans; et que la crise de 2008 est arrivée. Les banques ferment les robinets et avec un business qui marche sur les crédits que prennent les gens, plus l’immeuble de Las Vegas pour lequel il a emprunté 200 millions de $, et bien, la chute arrive. Les jets, les yachts puis les domestiques disparaissent. Les travaux de « Versailles » s’arrêtent et leur maison déjà conséquente devient ingérable avec les crottes de chiens-il y en a plusieurs ou les lézards et autres poissons qu’on oublie dans leur cage et qui meurent. 7000 licenciements, la Rolls est louée pour des mariages, les enfants découvrent les avions de ligne, les public schools et que chez Hertz, il n’y a pas de chauffeur…Lauren Greenfiel, la réalisatrice nous fait alors partager le quotidien de ces nouveaux pauvres qui commencent à se dire qu’ils risquent de tout perdre, les actifs de monsieur étant totalement liés à ceux de sa société. »Entre maintenant et le début de ce documentaire, les choses ont pas mal changées, n’est- ce pas, » commente- t il le regard las, après avoir expliqué que sa femme est comme un enfant de plus pour lui, pas vraiment quelqu’ un sur laquelle s’ adosser. Alors, à elle de demander, seule face à la caméra qu’ est ce qui les attend, ajoutant qu’ elle devra regarder le documentaire pour le savoir et voir comme tout ceux dans la salle comment le rêve américain peut vite se transformer en cauchemar…

LM

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