28 janvier 2013
L’argent, mal absolu

Sélectionné au dernier festival de Cannes, L’ivresse de l’argent est après The Housemaid, le second film du réalisateur coréen Im sang-Soo à être en compétition. Il faut dire que cet ancien sociologue a une vision pour le moins acerbe sur Mammon, celui qui depuis l’Ancien Testament est devenu synonyme de cupidité. Le regard de la bonne est cette fois remplacé par un jeune homme accepté dans une famille richissime coréenne qui s’arroge droit de vie et de mort en toute impunité sur ses sujets. Au nom de quel droit? Celui unique et vil de l’argent. La haute société coréenne,  est ici auscultée avec un scalpel à travers ce secrétaire particulier dont sa patronne n’hésite pas à abuser physiquement et qui sera au fil du film conduit à faire ses choix, entre pouvoir, argent et moralité. « La cupidité n’a jamais été empreinte d’autant d’hypocrisie qu’aujourd’hui » souligne le réalisateur de ce film glaçant, à l’esthétique magnifique -maisons d’architecte ressemblant à des galeries d’art contemporain-  qui rappelle les plans du récent Une histoire d’Amour (avec Casta et Poelvoorde) avec cette idée que la richesse en Suisse ou à Séoul, conduit aux mêmes décors et aux mêmes maux. Sauf, qu’ici, la démonstration est brillante, servie par les acteurs fétiches du réalisateur-baek Yoon-Sik, en patron désabusé et Youn Yuh-Jung en implacable héritière sans pitié. Vous en sortirez effrayé…

LM


L’Ivresse de l’argent Bande annonce du film par LE-PETIT-BULLETIN

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