19 novembre 2021
Le journalisme selon Wes Anderson

Avec le dernier film du réalisateur des plus créatifs et jubilatoire, le texan Wes Anderson, c’est une lettre d’amour à la France à travers le fonctionnement de la rédaction de l’hébdomadaire, The French dispach, qui s’offre à nous, entre poésie, humour et virtuosité; largement inspiré du New Yorker ce qui n’a pas échappé au Pariser et l’a comblé au delà de ses attentes, le film a été entièrement tourné en décors reconstitués à Angoulême, transformée en un petit village, Ennui sur Blasé. Chaque image est un tableau vivant, chaque personnage truculent servi par un casting où les places ont du être des plus convoitées. On y retrouve les habitués- Tilda Swinton en conférencière-mécène farfelue, Adrian Brody en businessman carnassier des oeuvres de Benicio del Toro, taulard-artiste de génie auquel sa gardienne de prison, Léa Seydoux- renversante de maîtrise en beauté froide- offre la reconnaissance mondiale dans un chapitre tantôt en couleur, tantôt en noir et blanc, satire brillante du monde de l’art contemporain. Hippolyte Girardot, Michel Fau, Guillaume Galienne, Cécile de France, Mathieu Almaric ont eux aussi gagné leur ticket face à Bill Murray, rédacteur en chef dont le mantra est « Don’t cry » à ses journalistes qu’il maltraite ou adoube lorsque « leur story donne l’impression qu’ils l’ont écrit exprès! », ôtant alors les pages de pub et rajoutant du papier quand il lui semble que leurs histoires sont bonnes- un autre temps…Le rapt du fils du commissaire par des petits truands empoisonnés par le meilleur chef au monde, Nescaffier( jeu de nom autour du pape de la cuisine française, Escoffier)-ou encore Mai 68 qui offre un autre chapitre étourdissant de trouvailles visuelles servis par les jeunes acteurs Timothée Chalamet et Lyna Khoudri, secondés par une rédactrice pince sans rire jouée par Frances MacDonald; dialogues percutants, courses poursuites comme dans les BD de Tintin, costumes et décors affolants de détails, le générique fin ressemble ainsi à un annuaire rêvé du cinéma tant les noms de techniciens en tous genre s’y suivent pour clôturer ce délice de film au rythme endiablé, à voir et à revoir en ne prêtant aucune attention à Pierre Murat de Télérama, qui l’a qualifié « d’échec total, de désastre » ce qui confirme combien certains critiques sont des tristes sires.

PAR LAETITIA MONSACRE

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