Alors que la France retient son souffle à l’approche du scrutin législatif du 30 juin et 7 juillet 2024, alors que le Moyen Orient risque l’embrasement avec l’extention du conflit israëlo-palestinien au Liban et à l’Iran, alors que la guerre en Ukraine continue de faire quotidiennement des victimes civiles et militaires, alors que le déréglement climatique transforme en torrents les rues de dizaines de communes françaises, Paris défile. Pharrell William, chanteur devenu directeur artistique de Louis Vuitton pour l’homme-cherchez l’erreur- a fait défilé ses créations dans les jardins de l’Unesco, après une privatisation contestée l’an dernier du Pont-Neuf. Bernard Arnault, propriétaire de tout le quartier au pied du pont rive droite, a sans doute du refréner son expansionisme en ces temps où les ultra-riches sont ciblés tandis qu’Anne Hidalgo, indéfectible soutien du milliardaire, a tout intérêt à se faire oublier, faute de plongeon promis dans la Seine.
Inconnus et poids lourds
Après la mode homme, la Haute Couture a investi les catwalk depuis le 24 juin avec vingt-sept maisons de couture dont certaines inconnues Rahul Mishra, Thom Browne, Imane Ayissi, Peet Dullaert ou encore Ardazaei. Du côté des poids lourds, on retrouve Chanel, Balenciaga (groupe Kering), Christian Dior (LVMH), Jean-Paul Gaultier ou Armani. Un point commun toutefois à toutes ces maisons: la généralisation des défilés en livestream ou en digital, histoire d’être visible du plus grand nombre. Fini donc l’attente, les embouteillages parisiens et l’élitisme, ces modèles fait main, sur mesure et en un unique exemplaire sont désormais accessibles aux yeux- mais pas aux cartes bleues de tout un chacun. Reste le plaisir d’en être, comme pour n’importe quel spectacle vivant surtout lorsque le défilé devient un véritable show dans les lieux emblématiques parisiens.
AW