Et de deux. Après le naufrage de Truismes au Théâtre du Rond Point des Champs Elysées, avec pourtant l’affiche alléchante Marie Darrieussecq/Alfredo Arias, c’est au tour de l’Odéon d’offrir jusqu’au 7 février à ses spectateurs le supplice avec La Dame aux Camélias, 3h30 glauquissimes et trash dont la plupart s’échapperont avec un soulagement certain. Mais que diable sont-ils allés faire dans cette galère, dirigée par l’allemand Franck Castorf, ne peut-on s’empêcher de se dire en regardant sur la scène, au cours de la première heure -j’avoue ne pas avoir tenu plus longtemps- la pourtant merveilleuse Jeanne Balibar et les comédiens, condamnés à hurler, vomir, être saisis de coliques et agoniser. Et lorsque Mozart -enfin un peu de douceur- s’élève, le disque est immédiatement…rayé.
Non, vous êtes là pour souffrir comme dans les pièces du metteur en scène polonais Warlikowski qui dans son « tramway nommé désir » -autre pièce discutable jouée ici même avec Isabelle Huppert dans le rôle titre, imposait à ses comédiens d’uriner sur scène. Voilà un point commun avec « les putes » de cette dame aux Camélias qui s’assoient dans des assiettes tandis que les hommes éructent une casserole de porridge ou du papier toilette à la main, le « froc » baissé et le discours délirant. Dans la salle, on se regarde, on se teste, on hésite, est ce que j’y vais ou pas? L’un créée le précédent et c’est par vagues que le public se lève, tout heureux d’échapper à cela, quitte à être catalogué de réac qui ne comprend rien à « l’art » et la subversion. Mais surtout pas assez masochiste pour devoir souffrir plus longtemps, n’en déplaise aux théâtreux stigmatisés « de gauche »…
LM