Crédit : Boukhari / Fondation Cartooning for Peace / Paris bibliothèques
C’est aujourd’hui 11 novembre que le Conseil de Sécurité de l’ONU dira si la candidature de la Palestine déposée le 23 septembre dernier par son président Mahmoud Abbas aboutira. Un acte avant tout symbolique avec la certitude que l’adhésion de ce pays – dont les hommes et femmes vivent avec cinq fois moins d’eau que les israeliens- sera frappée du véto américain. C’est donc à l’UNESCO et seulement elle, que la Palestine aura obtenu une première reconnaissance Internationale en devenant le 195e membre de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. « L’admission de la Palestine à l’Unesco est une victoire du droit, de la justice et de la liberté », avait ainsi commenté Mahmoud Abbas par la voix de son porte-parole tandis que Riyad Al-Malki, ministre des Affaires Etrangères de l’Autorite Palestinienne ajouta que c’était « un moment historique qui rend à la Palestine certains de ses droits ». Les Palestiniens peuvent ainsi désormais signer la convention sur le patrimoine mondial avec première illustration l’église de la Nativité à Bethléem, lieu de naissance du Christ selon la tradition, qui devrait être le premier site inscrit « au nom de la Palestine » au patrimoine mondial dès 2012. Une victoire qui reste bien mince dans un pays morcelé dont la population est prise en otage dans des frontières aléatoires au gré du bon vouloir israélien et de ses colonies, plongeant son peuple dans la misère et le désespoir qui pousse bon nombre au terrorisme ou au lance-roquettes inutile. Une prison à ciel ouvert où même l’aide humanitaire est refusée – quatre Turcs y ont ainsi perdu la vie cet été.
Reste que l’UNESCO a, par cet acte courageux, confirmé qu’elle entendait jouer un rôle politique au risque de tirer un trait sur les 50 milliards que représente la contribution budgétaire des américains. Cette menace sur le financement de l’institution n’aura pourtant pas intimidé les votes de tous les pays qui se sont déclarés favorables, ni celui de la France qui semblait frileux sans doute pour ne pas déplaire à l’ami américain. Pour une fois l’argent n’aura pas corrompu le Politique avec cette idée simple, exposée par Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova que « les guerres prennent naissance dans l’esprit des hommes, c’est donc dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix (…) Nous avons gaspillé les ressources naturelles, ne dilapidons pas celles de l’esprit. L’éducation, les sciences, la culture, la communication sont les piliers de la construction d’une communauté humaine unie, les fondements d’un développement pérenne de l’humanité. Il n’y a pas d’investissement plus sage que celui qui consiste à les remettre au cœur du développement. C’est l’enjeu politique du siècle à venir, et la condition d’édification de la paix ». Puissent ces mots traverser aujourd’hui l’Atlantique…