18 octobre 2016
Le teckel, un portrait au vitriol de l’Amérique à travers un chien

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Ne croyez pas en allant voir Le Teckel que vous verrez un film sur les chiens, ni un feel-good movie. Celui-ci, un wiener dog comme on les appelle outre-Atlantique- une saucisse- n’est dans le film de Todd Salondz que le pretexte à nous montrer une galerie de personnages plus déprimants les uns que les autres. Telle cette famille du début du film composé de parents ô combien psychorigides dont le père prend l’initiative d’offrir un chien à son enfant cancéreux. Pour ne pas salir, voilà le teckel relégué dans une cage au sous-sol d’une maison où rien ne traîne et où la petite chienne devra immédiatement passer par la case dressage- « to break out », casser en américain- et la stérilisation, car sinon,  « elle pourrait mourir comme Croissant, ma première chienne qui s’est faite violer par Mohamed, le chien errant du quartier, et en est morte après avoir eu des bébés morts-nés »  dixit la mère jouée par notre french actress Julie Delpy.

Malbouffe et cancer

Le travelling sur les diarrhées sur le macadam du pauvre chien qui a abusé des barres céréales,accompagné d’une oeuvre pour piano de Debussy est un régal, si l’on peut dire, comme la série de portraits qui ensuite, revenient sur une Amérique faite de solitude et de surpoids comme ces deux mongoliens qui mangent des hot-dog toute la journée ou ce prof de cinéma qui court après son agent. « Comment allez-vous? -Je n’ai pas le cancer. » Le ton est donné dans les dialogues qui s’amusent du milieu du cinéma ou de l’art, sachant que Cancer, dernier nom porté par ce teckel irrésistible dans son silence et son maintien empreint de stoïcisme, finira empaillé dans un galerie dans la séquence finale. Puissant, comme l’on dit; assez en tous les cas pour recevoir le Prix du Jury de Deauville- sans Sara Forestier qui a quitté la cité normande en milieu de festival et celui de la Révélation Kiehl’s. A voir le 19 octobre prochain.

LM

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