Gérard Depardieu n’a qu’à bien se tenir ! Le temps d’une soirée, l’exilé fiscal français le plus célèbre n’a pas eu les lumières braquées sur lui…Un Gérard en détrônant un autre, notre bientôt « ancien Depardieu national » n’était pas le sujet principal de la cérémonie qui porte son prénom.
Apôtres du sérieux, du politiquement correct et de la bienséance, Bobino n’était assurément pas « the place to be » en cette soirée de remise des Gérard de la Télévision ce 17 décembre, retransmise en direct sur Paris Première. Pour la septième année consécutive, depuis sa création en 2006 par les trois compères Arnaud Demanche, Stéphane Rose, et Frédéric Royer-également maîtres de cérémonie-Les Gérard récompensent le pire de la télévision française,parodiant ainsi feu les 7 d’Or. Ainsi, rares sont ici ceux qui viennent chercher leurs prix…
Autodérision de mise
Les 24 prix décernés, par un jury composé d’une trentaine de journalistes et de critiques de la télévision, étant tous plus satiriques les uns que les autres, seuls quelques personnalités médiatiques ont témoigné d’une bonne dose d’autodérision en venant récupérer leur parpaing d’or ! On peut ainsi citer à ce titre : Cécile Giroud et Yann Stotz pour Roumanoff et les garçons (France 2)-émission lauréate de la catégorie « programme court qui ne l’est pas encore assez »-, l’équipe de Tracks (Arte) qui remporte le « Gérard de l’émission parisianiste pour hipster à moustache Technikart et bobo girl neovintage Les Inrocks », et Christophe Dechavanne feignant d’être vexé de n’avoir reçu le (très long !) « Gérard de l’animateur embourgeoisé qui se regarde dans le miroir en repensant aux années où il avait des cheveux, des abdos, des idées, l’envie de provoquer, de conquérir le monde, de devenir le nouveau Coluche, d’enregistrer un album, de tourner avec Noiret, et monter un Planet Hollywood avec Tom Cruise ! …avant d’aller repasser sa cravate sa cravate fluo pour son jeu du midi », remporté par Nagui. Personne n’a été épargné (et surtout pas Audrey Pulvar dont les pastiches de tweets ont ponctué la soirée) : de Pierre Dhostel qui remporte le « Gérard de l’animateur, sa vie, c’est de la merde pour 30 ans de M6 Boutique », au Nord pas de Calais « fournisseurs de têtes de nœud premier choix pour Confessions Intimes », ou passant par les Antilles « fournisseurs de candidats à une Famille en or ». Après Elsa Fayer et Cyril Viguier en 2011, c’est au tour de Laurence Ferrari pour Le Grand 8 (D8) et Vincent Cerutti pour Danse avec les stars (TF1) de remporter les Gérard des plus mauvais animateurs. La soirée fut rythmée par les interventions de Raphaël Mezrahi en envoyé spécial oisif, des parodies de publicités et d’émissions (L’Amour est dans le pré, Koh Lanta, Incroyable Talent avec son chanteur de sirtaki techno) et des vannes plus ou moins potaches, le tout au 42ème degré il va sans dire. Humeur à la franche rigolade, caustique et totalement décalée, cette cérémonie tant redoutée des personnalités a eu le mérite de mettre Bobino en liesse-ce qui n’a pas semblé déplaire à mon voisin, Tom Novembre. A quand les Gérard de la politique… ?