« Je vais essayer de ne pas trop déranger, ça parle beaucoup ici ». Gérard Darmon a bien résumé l’ambiance générale de cette 8 ème cérémonies des Globes de Cristal au Lido. Une sorte de soirée d’entreprise, filmée, où un jury de journalistes attribue douze sculptures Lalique à des personnalités artistiques allant de la créatrice de mode Barbara Bui à l’actrice Marion Cotillard ou l’écrivain Marie-Hélène Lafon et la chanteuse Oliva Ruiz. Un joyeux « melting pot » regroupant cinéma, théâtre, expositions, séries TV et l’occasion de boire à l’oeil du champagne Tsarine « signe extérieur de richesse intérieure » comme le décrit son président dans le programme où, les généreux sponsors de la soirée comme Léonidas -boîte de chocolats offerte à la sortie- et autres ont chacun droit à leur page. Au menu donc de la soirée beaucoup de gens qui parlent et s’intéressent à peine à ce qui se passe sur la scène, guettant plutôt à quel moment on va leur apporter le veau braisé avec sa mousseline de vitelotte (au demeurant impeccable…).
Dîner corporate
Car, après deux tranches de foie gras Comtesse du Barry -autre sponsor- on eut le droit à une sono effrayante avec des chanteurs qui, comme ceux de 1789 la comédie musicale, chantèrent carrément faux. Seule Olivia Ruiz s’en sortit honorablement avec ses musiciens tandis qu’Yves Lecoq et Véronique Mounier jouaient les animateurs-chauffeurs de salle; l’imitateur en faisant appel tantôt à François Hollande tantôt à Jack Lang et l’animatrice de M6 en se moquant d’elle-même, « mon anglais pourri » apprenant au passage à l’assemblée présente qu’elle portait des dessous Chantal Thomass et avait été, « comme Roselyne Bachelot », pharmacienne. Celle-ci remit son « Globe » à Jérémie Renier, meilleur acteur pour CloClo tandis que Raphaël fut couronné meilleur chanteur. L’occasion de remercier « Mélanie chérie », l’autre « moitié » de ce joli couple qui quitta la salle dès la fin de la cérémonie au cours de laquelle, Abou Diouf, ancien président du Sénégal reçut un Globe d’honneur des mains d’Hervé Bourges, président de cette édition. « Je ne vais pas faire un discours politique « commenta le géant africain-plus grand que le général de Gaulle- ce qu’il ne manqua pourtant pas de faire, dans un silence enfin un peu protocolaire. Ses gardes du corps le suivirent bientôt, laissant leurs assiettes qui furent livrées aux pique-assiette- ils étaient nombreux ce soir là.
Du lamé pour des relations « presse »
Et n’assurèrent même pas la claque dans cette soirée où les gens semblaient avant tout être là pour manger, servis par un personnel aguerri avec une lampe de poche dans la bouche dès que le noir se fit pour quelques numéros de plumes, de strass et de seins nus sur scène. De quoi être assorti à la robe lamée de Christine Orban, venue remettre le Globe du meilleur acteur, qui sortit ainsi le grand jeu, ce qui n’a pas dû déplaire à son mari éditeur. Elle cita pour l’occasion Gide, « choisir n’est pas tant élire que sacrifier », relevant le niveau de cette soirée, somme toute assez « fête patronnesse » et qui n’a eu qu’une chance: bénéficier de la publicité du dérapage de Jean Luc Delarue en 2009 sur les « globes » de Yamina Benguigui, alors pas encore ministre, avec cette idée qu’en bien ou en mal, l’important est que l’on parle de vous. Opération cette année encore réussie, la preuve en est faite avec cet article!