1 janvier 2012
Sublime fin du Monde

Lars Von Trier est un génie. Capable du meilleur -ses films-comme du pire-ses propos outrageants sur Hitler lors de sa conférence de presse cannoise. Il faut dire qu’il y a de quoi péter un câble dans cet exercice ultra convenu, avec toujours les mêmes questions… Maintenant, si John Galliano ne s’en est pas remis -autre créateur génial s’il en est- il est certain que Melancholia- nom emprunté à Verlaine et ses poèmes saturniens- est de ces films qui vous laissent cette impression diffuse en sortant,  d’avoir vu un chef d’oeuvre. Le thème principal est sans aucun doute la dépression qui prend ici la forme d’une planète au nom prédestiné, Melancholia. Elle emportera tout sur son passage, réduisant la terre à néant et offrant enfin un peu de sérénité à Justine, cette jeune mariée- troublante et époustouflante Kirsten Dunst, justement récompensée d’un prix d’interprétation à Cannes.

Litanie Wagnerienne

Avant cela, on verra comment sa famille l’enfonce -mention spéciale à sa mère jouée par Charlotte Rampling, – à moins que ce ne soit la vie tout court et que là où elle est, personne ne peut y venir, surtout pas son mari ni sa soeur, Claire, remarquable Charlotte Gainsbourg, tout en contrôle. Le récit est onirique, Wagner omniprésent avec ses notes sublimes tirées de Tristan et Isold qui annoncent l’inéductable. Et c’est chose merveilleuse que l’intelligence du propos, la sensibilité dans la réflexion s’accompagnent d’une perfection esthétique pareille avec ce château sublime à la pelouse plongeant dans la mer, ces images crepusculaires de chevaux et de Kirsten Dunst, nue, allongée sur l’herbe ou de ces ballons s’envolant dans la nuit. Voilà qui vous hantera longtemps et qui mérite d’être vu et revu grâce à ce DVD même si un film à la beauté lunaire comme celui-ci légitimise à lui seul le grand écran.
LM

Distribué par Potemkine-126 minutes- sortie le 3 janvier- Les bonus comprennent deux heures de commentaires du réalisateurs et des acteurs, la conférence de presse du Festival de Cannes et un 52 minutes sur la ville cinéma qu’a crée Lars Von trier et son producteur


 

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