17 janvier 2013
La source Baden baden

Baden Baden est une ville thermale du sud de l’Allemagne. C’est aussi un trio parisien dont le nom  inonde tranquillement les pages musicales des magazines bien informés. Ce nom, ils l’ont choisi pour son caractère onirique, pour ses sonorités redondantes comme dans un mot-valise. Un nom qui colle assez bien à l’atmosphère feutré et mélancolique que l’on peut entendre sur leur premier album, Coline. Musicalement, Baden Baden propose des chansons parfaitement ficelées, accrocheuses, efficaces, dans un environnement sonore folk/pop contemplatif assez original – quoique très référencé… La qualité de cet album réside surtout dans sa cohérence, en dépit de l’alternance du français et de l’anglais. Le bilinguisme est une posture plutôt courageuse et assez rare pour qu’on la remarque de la part d’un groupe français et d’autant plus, quand cela produit quelque chose d’intéressant, comme ici. La production, soignée et artisanale est également remarquable. Enfin, l’esthétique sépia vintage de la pochette continue de nourrir avec grâce l’univers poétique et nostalgique de ce nouveau groupe français.

Un groupe sous influence

Impossible de ne pas penser au groupe Arcade Fire lorsqu’on entend des titres tels que  Glory Lies ou City Walls, avec ces courtes boucles rythmiques que les guitares suivent et dont la suite d’accords-simple mais évident- fait l’effet d’un rouleau compresseur de délicatesse. La référence pourrait être difficile à porter, d’autant que la formation canadienne est devenue le modèle incontournable dans le milieu de la pop alternative et que beaucoup copient sans jamais l’égaler, mais Baden Baden assume pleinement ses influences et a su forger avec elles sa propre identité. Toutefois, il en est une qu’on peut leur attribuer immédiatement et avec laquelle ils entretiennent une relation… sans doute trop fusionnelle, c’est avec le groupe québecois Karkwa. Peu connus dans nos contrées, ils se sont forgés une belle réputation outre Atlantique, notamment pour leur manière d’alterner le français et l’anglais et le traitement similaire des voix :  les effets de réverbération, les mélodies, les chœurs et mêmes les textes un peu trop comparables. Alors, pour le deuxième album, s’affronchiront-ils?

Par Romain Breton

Coline par Baden Baden, chez Naïve, 15 €, en concert le 26 février au Café de la Danse.

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