Willy Ronis voulait être violoniste. Il est devenu l’un des plus grands photographes du XXème siècle. L’exposition Willy Ronis par Willy Ronis est la plus importante et la plus singulière des rétrospectives consacrées au géant français de la photographie. Pensée par thèmes, l’exposition se lit comme une partition et se déchiffre avec délectation…elle nous replonge dans un temps qui n’existe plus, une certaine nostalgie du vieux Paris, des endroits populaires de Belleville, des mouvements sociaux. Des autoportraits, des nus (où l’on perçoit l’amour de la peinture et de la sculpture dans des lumières douces notamment le portrait de son épouse Marie-Anne à Gordes – dit « Le nu provençal « –devenu une icône) et bien sûr le monde ouvrier, témoignage de son regard profondément humain. Willy Ronis capte les événements sociaux pour plus de justice et de dignité …Enfin Paris, les amoureux, les quais de Seine, le quartier latin..
Des photographies à l’engagement humaniste
En photographiant une vie sociale simple et modeste ou encore des personnages sans prétention, Willy Ronis demontre une empathie évidente. Ambiances feutrées et enfumées, douceur et sensibilité constantes. De Paris à Varsovie ou les Balkans, Willy Ronis n’a cessé d’être à l’écoute des autres, captant ces moments de notre vie quotidienne devenus si étonnants par son regard. Un homme sage, humble, un grand photographe ayant placé l’humain et le respect de l’autre au centre de son regard. «Je n’ai jamais poursuivi l’insolite, le jamais vu, l’extraordinaire, mais bien ce qu’il y a de plus typique dans notre vie de tous les jours». L’émotion de la vie quotidienne suscitée la photographie, n’est-ce pas là une force essentielle ?
par Karine S. Bouvatier
Willy Ronis par Willy Ronis jusqu’au 29 septembre 2018 au Pavillon Carré de Baudouin- Espace culturel de la Mairie du 20ème . Entrée gratuite
photo en tête d’article: Le nu provençal, Gordes, 1949 © Ministère de la Culture – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, dist. RMN-GP, donation Willy Ronis