Le métier de fleuriste peut ressembler à un sacerdoce à écouter Stanislas Draber. Levé à trois heures du matin pour proposer des fleurs coupées la veille dans sa petite boutique du 6ème arrondissement. Et si en passant devant, vous êtes saisi par l’imaginaire qui y règne, c’est qu’entre poésie et corolles, cet ancien directeur marketing chez Guerlain n’a pas réussi à choisir. Les fleurs du mal de Baudelaire sont ici partout avec des livres anciens, des gravures ou des tirages argentiques sur miroir. L’ensemble est un régal pour les yeux avant qu’il ne vous invite à glisser le nez sur les roses odorantes ou les pivoines. Avec dix jours de retard cette année, elles sont partout dans de grands vases, promesses en boule, avec cette générosité de pétales qu’elles sont seules à offrir -pour seulement deux petits mois…Alors dépêchez vous de choisir entre la Sarah Bernard ou celles couleur corail, à moins que vous ne préfériez ces roses presqu’ aussi grosses d’une tête d’enfant. Vendues par dix ou à l’unité, vous n’en trouverez plus ici hors saison. Stanislas Draber ne fait en effet que des fleurs de saison, sa façon sans doute de respecter la nature dans ce qu’elle apporte en temps et en heure à qui sait attendre. Et connaitre ainsi le désir, que décrivit si bien à l’aide de mots un certain Charles Baudelaire…
LM
Stanislas Draber-19 rue Racine-Paris 6e