Ken Loach n’a pas son pareil pour montrer la réalité crue, la vie de ceux qui essayent de sortir la tête de l’eau dans cette Angleterre post Thatcherienne où les victimes économiques se comptent par millions. Alors, c’est souvent dur, les intérieurs sont loin des cottages anglais et ses histoires achèvent de vous confirmer que le monde est sans pitié, avec un ascenseur social définitivement hors d’usage. Ainsi va-t’on voir ses film pour entendre gueuler avec un fort accent hockney des êtres auxquels il ne reste souvent plus aucun autre droit que celui de se révolter-en vain. La part des anges-ce qui nomme la quantité d’alcool qui s’évapore dans une bouteille- commence ainsi du côté du diable avec Robbie, un pauvre bougre qui va être papa et que les frères de sa fiancé bastonnent dans l’escalier de l’hôpital pour qu’il ne puisse assister à l’accouchement. Il faut dire que les bastons, ça lui connait, lui a presque laissé pour mort un jeune homme qui n’avait eu que pour tort de se garer un peu vite à côté de lui, le tout sous les yeux de sa copine, hurlant et impuissante. La violence est ainsi toute la première partie palpable quasi insupportable, montrée dans toute sa crudité et son réalisme avec cette idée que jamais il ne pourra sortir de l’ impasse qu’est sa vie. Mais un éducateur et une bande de marginaux à la faveur de la visite d’une distillerie, et le drame devient une comédie, pour tenter un casse « artisanal »de ce grand mill, un whisky hors d’âge à un million de livre le fût…Ainsi, la noirceur deviendra légère sans jamais céder à la facilité-Ken Loach est bien trop malin pour cela. Le film finira en tous cas plein d’espoir et le spectateur heureux de voir que même si c’est du cinéma, et bien s’en sortir est toujours possible…
LM
Bande-annonce du film «La Part des Anges » de… par 20Minutes