27 octobre 2012
Musée branly/ Le temp du rêve

L’art aborigène est peu connu en France. Il est pourtant un des courant artistique majeur du XX eme siècle, apparu dans les années 70 mais se fondant sur des mythes millénaires. Les aborigènes ont été parqués par le gouvernement australien jusqu’en 1966 dans des camps d’assimilation, une sortes d’apartheid …A Papunya, ancienne réserve perdu dans le désert d’Alice Spring, c’est un jeune professeur de dessin mandaté par le gouvernement qui offrira en 1971 à ceux que l’on considère quasiment comme des indigènes l’occasion de retranscrire sur des supports durables les récits ancestraux qu’ils faisaient jusqu’à présent dans le sable. Des peintures empreintes de spiritualité qui raconte le cheminement de la fourmi à miel, du feu de bush ou de l’esprit de l’igname, autant de symboles réalisés du point de vue d’un oiseau, exprimant le rapport de l’artiste avec sa terre. Il y a ainsi peu de séparation entre la terre et le ciel; cela donne des tableaux absolument magnifiques, peints la plupart du temps sur bois avec des cercles, des flèches et des pointillés d’une précision extrême qui fait ressembler bien souvent l’ensemble à du galuchat, ce cuir de poisson cartilagineux prisé pour recouvrir objet et bijoux.  Couleurs, formes sont d’une harmonie inouïe créant une déambulation quasi hypnotique devant ces tableaux de Kaapa Tjampitjinpa, Billy Stockman Tjapaltjarri ou Long Jack Phillipus Tjakamarra Au total  200 tableaux pour une exposition unique en Europe et dont certains sont présentés dans une petite salle, peintures secrètes interdites aux femmes et enfants aborigènes.  « Si je ne peint pas cette histoire, n’importe quel blanc viendra voler mon pays ». pas sûr que l’art ait pu empêcher cela; reste que cette exposition est une superbe occasion d’ aller au pays du rêve.

LM

Aux sources de la peinture aborigène-Musée du quai Branly jusqu’au 20 janvier

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