Hymne aux femmes et ode à la vie, Souffleuses d’Elle insuffle un vent de poésie dans la petite salle intimiste de la Folie Théâtre, pour un sujet qui l’est tout autant. « Est ce que je peux déjà aimer quelqu’un d’autre que moi au fond ? ». Entre peur et bonheur, rires et pleurs, humour et émotion, la pièce interroge avec intelligence et subtilité le sens de l’existence, de la vie qui se transmet de femme en femme, de génération en génération. Clémentine, Circé et Valérie ou trois histoire de femmes, trois tranches de vie, qui se mêlent et s’entrecroisent dans la salle d’attente d’un obstétricien, trois manières différentes d’appréhender la féminité, la maternité et l’enfantement.
« Je suis enceinte pas lobotomisée »
Le mouvement naissant de la vie, le trio Isabelle Péan (en alternance avec Camille Rougier), Jennifer Secq, Caroline Trucchi démarrent sur scène par quelques mouvements chorégraphiés avant de mettre à mal et questionner préjugés et clichés relatifs à la grossesse. Nait-on réellement par hasard ? La mise en scène, sobre et épurée, de Yohan Euthine et Isabelle Péan-également auteur de la pièce- pousse le spectateur à une réflexion introspective sur fond de dialogues tout à la fois légers et percutants. « Qui vous sponsorise ? Le corps médical ? Le Pape ? Pampers ?». Les comédiennes échangent leurs visions de l’enfant, du couple, de l’avortement, du libre arbitre. La pièce n’a pas la prétention d’apporter de véritables réponses, mais propose à chacun d’y trouver sa propre quête…
Par Laura Baudier
Souffleuses d’Elle, jusqu’au 23 février 2013-La Folie Théâtre-Représentations les vendredis et samedis à 19h30.