Pour qui doute du niveau vanté à travers les générations de l’école russe de ballet, l’Opéra Garnier est résolument le lieu où se rendre jusqu’au vendredi 10 janvier. Vous y verrez des solistes à la technicité aussi bouleversante que le jeu d’acteur-notre frenchie Guillaume Gallienne les a coachés- dans une fort belle chorégraphie néoclassique d’Alexeï Ratmansky, inspirée du roman éponyme de Balzac, Illusions perdues. L’action se déroule toutefois non plus dans les milieux du journalisme mais à l’Opéra de Paris, où Lucien, jeune compositeur aura son ascension puis son déclin, grâce à deux ballerines, Coralie et Florine. La première, magnifiquement interprétée par la blonde Anatasia Staeshkevich, d’une pureté et grâce affolantes sera son sésame tandis que l’autre, Anastasia, rousse volcanique, causera sa perte, non sans avoir offert à la salle comble de l’Opéra Garnier une série de fouettés sur une table absolument étourdissante. Les pas de deux sont romantiques à souhait, avec des portés parfaitement exécutés-il vaut mieux-et les décors de Jérôme Kaplan, une vraie réussite. Bref, le Bolchoï confirme tout son talent et offre avec ce ballet un fort bel exemple de ce que l’on appelle la continuité à travers les âges.
LM
Illusions perdues à l’Opéra Garnier