1 juin 2022
La ruse, un « must to see »

Divertissant, passionnant, haletant. Et so british même si La ruse, Operation Mincemeat in english, a tout de la superproduction hollywoodienne (décor, costumes), malgré son réalisateur anglais John Madden, à qui l’on doit le formidable Miss Sloane avec Jessica Chastaing, parfaite en lobbyiste froide et déterminée, sorti en 2016 ou Indian Palace, I et II, lire critique. Adapté de l’ouvrage du même nom de Ben Macintyre, le film n’a pas eu le privilège de sortir dans les salles américaines, réservé par Netflix qui tient là enfin un bon film. Pour le reste du monde, c’est l’occasion de retrouver ce cher Darcy d’Orgueil et Préjugés, éternel amoureux transi d’Elizabeth Bennet avant de tomber sous la charme d’une certaine Bridget Jones. Autant dire que Colin Firth est toujours aussi irrésistible avec son regard à la Droopy- cette fois c’est Pam qui est sous le charme- sans compter que l’uniforme lui sied comme un gant ( décidément une valeur sûre entre Robert Redford dans Nos plus belles années ou Richard Gere dans Officier et gentleman-tous deux en blanc). C’est en bleu marine qu’il incarne l’officier Montagu et sa « dream team » chargée de faire croire à Hitler que le débarquement dans le sud de l’Europe en 1943 se fera en Grèce et non en Sicile comme s’y attend l’armée allemande. Pour cela, l’idée géniale de faire croire à un faux noyé avec des documents ultra confidentiels germe dans leurs têtes afin de sauver des milliers de vies de soldats sur les plages siciliennes. « Comme c’est invraisemblable, les Allemands peuvent y croire », ce qui fut réellement le cas. Entre espions pour l’Allemagne ou la Russie, devoir moral envers son pays, sa femme ou sa mère, le scénario est habilement tricoté pendant deux heures que l’on ne voit pas passer. Et même si la sauce est reconnaissable et déjà bien connue, ça marche une fois encore, servi par un casting au cordeau et des personnages secondaires aussi bien travaillés que les principaux. Well done!

LM

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