Le livre est bref, à peine 100 pages. Elles vont pourtant compter beaucoup puisqu’elles sont les dernières de cet auteur de vingt-cinq livres et qui comme éditeur fut un « enfanteur » de tant de livres chez les éditions Stock où il garda son bureau jusqu’à la fin. Jean-Marc Roberts n’est plus mais ses écrits restent comme ce livre solaire où il se remémore ses étés calabrais tandis qu’il fréquente les hôpitaux parisiens. N’attendez pas ici de plaintes ou de détails, l’homme était romancier avant tout; drôle lorsqu’il répondait par SMS à des amis s’inquiétant de son état: « Père Lachaise, allée 23, tombe 608, visites autorisées tous les jours de 9 heures à 19 heures ». Ou tendre lorsqu’il parle de ses enfants « cinq enfants de l’amour. Différentes formes d’enfants pour différentes formes de l’amour ». Tout comme il aimait ses auteurs, il parle avec une vraie générosité des autres patients ou de ceux qui le soignent, kiné, infirmières, docteurs ou personnel hospitalier comme « l’hôtesse de l’air ». Chaque anecdote, chaque pensée est ici frôlée, esquissée comme si Jean-Marc Roberts ne voulait pas en dire trop, et garder de la matière pour après… « Lo Scolio. Sauter du rocher. Paradis perdu. Se convaincre qu’on aura connu le meilleur si cela devait mal finir. « La fin est arrivée mais lire ce livre permet d’entendre une dernière fois sa voix, lui qui avait perdu la sienne à sa première opération, celle de la « tumeur 1 » et aura finalement été vaincu par la seconde.
AW
Deux vies valent mieux qu’une de Jean Marc Roberts chez Flammarion, 12 euros