La Warner a mis le paquet. Difficile d’échapper à son J. Edgar Hoover et Leonardo di Caprio, méconnaissable, qui s’affiche depuis près de deux semaines dans tout Paris. De quoi rendre, en ce début d’année, incontournable cet homme qui le fut aussi dans la politique américaine- 48 ans en service, huit présidents de suite. Il y serait encore si la mort n’était venue un soir le cueillir-sans négociation possible. Car le secret de sa longévité est montré dans ce film de deux heures qui n’en finit pas: ses dossiers classés confidentiels. Ainsi chaque nouvel arrivant à la Maison Blanche, le convoquant pour le virer, se voyait informé que, vu ce qu’il avait contre lui, ce serait mieux pour tout le monde de continuer à collaborer…De quoi assurer ses arrières et son pouvoir, accompagné pour cela par son fidèle lieutenant, Clyde Tolson. Ensemble, ils luttèrent contre le crime réel ou imaginaire, donnant naissance au FBI et à la première fois une unité fédérale capable d’enquêter partout, notamment pour la célèbre affaire Lindberg.
Clint Eastwood a fait un film intelligent avec des acteurs fantastiques, Di Caprio en tête-favori pour les golden globes comme meilleur acteur- et qui vieillit sous nos yeux de près de 50 ans-chapeau aux maquilleurs. Naomi Watts est également extraordinaire en secrétaire d’une fidélité exemplaire, qui restera malgré la folie du bonhomme, jusqu’au bout. Maintenant, ce biopic qui nous donne à voir avec des flash backs la vie de cet homme, par ailleurs écrasé par une mère castratrice-la seule femme de sa vie et homosexuel refoulé, souffre du mal actuel imposé sans doute par les producteurs: il n’a pas de point de vue. Et donne à voir le destin d’un homme sans jamais trancher d’où un certain ennui…d’autant que tout cela parait bien loin de nous.
LM