Il y a presque trois ans- en septembre 2011, The Pariser, naissait. Le premier article n’était pas sur Paris mais Deauville (que certains voient comme son XXI ème arrondissement), l’occasion de faire ses gammes avant d’attaquer la capitale; et de raconter autrement l’univers des courses en parlant sans être dans le publireportage de ses sponsors- à retrouver pour les nostalgiques ici. En l’écrivant, j’avais alors déjà bien à l’esprit que je risquais peu d’être invitée l’année d’après à ce Gala des courses que je décrivais sans ménagement. A cette époque, je pensais déjà très fort à cette joyeuse bande du New Yorker- celle des débuts en 1925, lorsque ce magazine haut de gamme fut un flop retentissant passant de 15 000 exemplaires à 270-mais qui comptait alors les plumes les plus libres de New York, avec l’effronterie de « demander à ses lecteurs un degré raisonnable de connaissances ».
Robert Benchley, Alexandre Woollcott et bien sûr cette chère Dorothy Parker qui refusa un jour de citer la distribution d’une pièce car elle n’était pas « du genre à dénoncer »! Adorant les chiens, elle ne se prit jamais au sérieux, sachant trop bien que la vie est un « drame amusant » comme le disait si joliment Françoise Sagan. Ces deux-là auraient d’ailleurs sans aucun doute fait la paire, buvant de l’alcool toutes deux sans modération, en ayant parfaitement compris que celui-ci « est un anesthésique qui permet de supporter l’opération de la vie »-George Bernard Shaw.
Une fenêtre sur le monde
Aujourd’hui, avec ce 2000 ème article que vous êtes en train de lire et un changement de nom plus tard- Jim qui avait prêté son profil barbu a pris désormais toute sa place- voilà l’occasion de rendre hommage à tous ces auteurs, artistes, chanteurs, danseurs et autres résistants à la médiocrité et la paresse qui font que l’existence est plus belle, plus forte ou plus douce, avec cette idée que la culture est l’unique chose qui nous distingue de tous les autres êtres vivants.
A part sur You Tube, il y a en effet peu de chances que vous voyez un chat peindre un tableau ou un singe réciter Shakespeare…La culture, mais pas que elle, tant il m’a paru toujours important de pouvoir écrire sur les drames de notre monde-guerre de Syrie malheureusement aussi vieille que notre site, l’injustice ou les scandales à travers nos A la Une, fenêtres vigilantes sur l’extérieur et bouffée d’oxygène pour sortir des salles de théâtre, de cinéma ou d’opéra qui peuvent devenir autant de prisons si l’on n’y prend garde…Luttant contre ce syndrome du hamster dans sa roue, JimlePariser a choisi également dès le début d’être le plus transversal possible- et donc spécialiste en rien- avec cette idée qu’un livre, un film, une toile puissent dialoguer entre elles et ne sauraient rester confinés dans le lieu puis dans la rubrique où elles sont exposées, projetées, lues.
Alors le « modèle économique dans tout cela? » comme ne cessèrent de me demander à notre lancement les journalistes alléchés par le buzz d’un nouveau venu. Il est bel et bien à ce jour inexistant, à l’instar de tant d’artistes condamnés à l’intermittence dans leur colonne crédit sur leur relevés de compte. Entre se prostituer pour quelques centaines d’euros avec des articles sponsorisés ou des publicités qui s’offriraient notre beau site et nos lecteurs pour quasiment rien-on ne gagne que si vous cliquez dessus-ou encore faire appel à votre soutien- d’autres causes semblent plus graves, nous avons fait le choix de faire notre Cyrano et lancer vaillamment la bourse en sachant que bien sûr, cet argent nous manquerait, « mais quel geste »!