Pas de scénographie particulière pour montrer Hopper, ni d’explications de ses toiles quasi méditatives où le temps semble s’être arrêté; et le paysage, les personnages être en permanence dans l’attente. Le Grand Palais rend hommage à ce peintre américain majeur qui a su continuer dans le figuratif en pleine vague d’art abstrait, en ayant « aspiré toute sa vie qu’à peindre les rayons du soleil découpant une architecture“. De cela vous ne saurez rien à moins d’acheter le DVD du superbe documentaire réalisé par Arte autour de l’exposition et vendu au milieu des hors série de Télérama, Beaux Arts ou Connaissance des Arts, et autres catalogues, housse de Iphone ou Ipad pour célébrer le peintre. Les notes explicatives sont ainsi réduites au minimum, les thèmes des salles aussi avec une simple mise en avant chronologique. Le parcours commence ainsi sur un film en noir et blanc Manhattana, montrant ce rocher de granit qui se hérisse de building en 1900, New York.
Pas d’explication que de la peinture…
C’est là, mais pas seulement que le peintre trouvera son inspiration, tantôt venue de Manet ou Degas avec ses années parisiennes, tantôt aquarelliste lorsqu’il parcourait l’Amérique avant que le travail en atelier ne s’impose à lui. Des gravures aussi il fut un maitre tandis que l’illustration commerciale fut longtemps son gagne-pain avec notamment, projetées sur le mur, des magnifiques couvertures de la revue The Morse, de quoi vérifier le génie de son coup de crayon, lui qui fut le meilleur élève de son cours de dessin. Et confirmer son gout pour les bateaux alors qu’il rêvait dans sa jeunesse d’être un architecte naval. De ça non plus vous ne saurez rien…Maintenant les toiles sont absolument magnifiques, la plupart venues des Etats-Unis-coût de cette exposition 3 millions d’euros-ou issues de collections particulières-autant dire que vous n’aurez aucune chance de les revoir. Voilà de quoi en tous cas découvrir ces merveilles de toiles, où la solitude rivalise avec la torpeur et où le temps semble s’être suspendu- une pause salutaire dans la folie actuelle…
LM
Hopper au Grand Palais jusqu’au 2 février 2013
Premières oeuvres et déjà cette solitude avec cette silhouette dans un théâtre