Epais comme du papier cigarette en ce mois d’août, voilà pourtant un numéro de Libération qui a de quoi vous angoisser en ce beau jour d’été. Pas un nuage dans le ciel, le rosé au frais et là en couverture, l’annonce que la fin du monde est pour bientôt. Trois photos effrayantes plus tard pour illustrer le tryptique pollution, surpopulation et déforestation, et le quotidien cite une énième étude de la revue scientifique Nature prouvant que la planète va basculer sous la pression de l’homme d’ici…30 ans à la façon d’il y a 12 000 ans, qui marqua le passage de l’ère glaciaire à interglaciaire. Bref, pas seulement quelques cyclones en plus avec leurs cortèges d’inondations. Non, un vrai big bang! A Rio, l’étude a fait l’effet d’un pétard mouillé. En une d’un quotidien un 10 août, le résultat sera sans doute pareil. On a d’ailleurs décelé aucun mouvement de masse affolée dans les rues ce vendredi à part les milliers d’automobilistes fuyant la capitale pour un week-end que l’on annonçait très ensoleillé. 30 ans, c’est pourtant demain et le petit schéma du bas à de quoi vous glacer le sang. Car, il nous rappelle qu’en 1700, nous n’étions que 650 000 millions d’habitants…pour la planète entière! 1950, autant dire hier et on passe à 2, 52 milliards pour arriver en 60 ans à 7 milliards alors que la faim ravage toujours les pays pauvres et que la contraception a depuis été inventée. Trois siècles où l’incidence de l’homme est désormais de moitié sur les écosystèmes alors qu’elle était quasi nulle au départ. A l’arrivée, on annonce des forêts en Antartique et la disparition de la moitié des mammifères de plus de 50 kg…ce que nous sommes. Ainsi sommes nous devenus une puissance géologique, nouveau bâtisseur de reliefs comme à Singapour ou au Moyen Orient ou destructeur d’autres comme en Amazonie sans réaliser que nous jouons à l’apprenti sorcier, tel un volcan prêt à exploser. « Les gens ne veulent pas écouter ça » conclut un climatologue interrogé. « Ils veulent savoir, puis ensuite oublier ». Sauf que comme pour les factures, vient toujours un moment de payer. Et ce jour là, ce sera beaucoup plus douloureux que le passage à la pompe à essence, lesquelles n’existeront de toutes les façons plus.