22 janvier 2013
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Dix ans pour en arriver là: entrer à minuit 30-zéro dark thirty en langage militaire -dans la forteresse d’Oussama Ben Laden, le plus « Wanted » de l’histoire des Etats-Unis. Et 2 heures 40 pour le raconter dans le film de Kathryn Bigelow-Oscar de la meilleur réalisatrice en 2010 pour Démineurs, qui signe donc cette année Zéro Dark Thirty...Les critiques de cinéma français crient au génie-avec une scène finale décrite comme époustouflante (on n’a pas tenu jusque là) -les Américains plébiscitent le film qui arrive en tête du box office américain, non sans une polémique assez vaine sur l’apologie de la torture- et à l’arrivée, sans doute pour le spectateur une drôle d’impression: être pris au piège d’un film documentaire avec des relents de nationalisme exacerbé comme tout ce qui touche au 11 septembre. La torture? Elle n’en finit pas pendant la première heure avec cette idée qu’il vous faut bien savoir ce que vous trouverez en venant voir ce film: du réalisme, limite ennuyeux conjugué à une honnêteté intellectuelle comme seuls les Américains savent en avoir-à la différence de nous. La même chose sur la guerre d’Algérie…on peut repasser. Reste que si l’habitant de l’Arkansas risque fort peu de goûter à un film sur l’OAS, il est clair que la traque de Ben Laden n’est pas l’événement planétaire que l’on a voulu en faire. Pareil donc pour ce film, sorte de western cérébral auquel on préfèrera un vrai avec Django Unchained de Tarantino qui a dépassé en une semaine en France le million d’entrées…2 heures 40 là aussi, brutales mais ô combien plus jubilatoires que ce pensum déjà fort bien traité dans les magazines d’informations. Quant à savoir ce qu’est l’origine du terrorisme et voir le travail des agents qui luttent contre lui-attendez la sortie de Shadow Dancer sur le même thème -mais en Irlande avec l’IRA-  le 6 février. Un film fort et implacable dont on vous reparlera.

LM

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