Autant dire qu’il est des livres qui ne souffrent point l’adaptation à l’écran. Belle du seigneur, roman fleuve qui a fait découvrir à toute une génération l’amour et ses écueils en fait assurément partie. C’est donc très dubitatif que l’on découvre le film du réalisateur Glenio Bonder, décédé prématurément en 2011, et qui a consacré sa vie au roman d’Albert Cohen. Ancien ambassadeur du Brésil aux Etats-Unis, il s’est ainsi pris de passion pour cette histoire qui se déroule dans le monde de la diplomatie, sans pour autant parvenir à offrir autre chose qu’un film convenu avec arrêt sur images et l’impression de feuilleter un magazine de luxe ou regarder une pub Dior ou Chanel. Il faut dire qu’en choisissant la mannequin Natalia Vodianova- sans aucune expérience autre que sa ressemblance avec Romy Schneider- il était certain que cette impression ne pouvait que s’imposer, entre villa de rêve, smoking et robes de soirées. A suivre ce couple qui se délite, on est tenté de se demander si le livre n’était pas très mauvais vu ce que cette adaptation contient d’ennui et de vacuité, les dialogues étant prétentieux et souvent incompréhensibles. Bref, voilà qui ne restera pas dans les annales…
AW