De la beauté naît l’ennui…Et alors là, côté décor et costumes, on atteignait le sublime grâce à Antoine Fontaine et Jean Daniel Vuillermoz. Garnier était comme un écrin-certes un peu grand- à ce spectacle grandiose, rappelant les mises en scène du Poème harmonique à l’Opéra comique, mais avec, à la direction de sa propre formation Le Concert d’Astrée, Emanuelle Haim, les bras nus et sans baguette, pour cet Hippolyte et Aricie de Rameau offert à une salle comble et acquise. L’histoire est compliquée comme il se doit avec des dieux courroucés et des monstres qui surgissent des abîmes. Le chant est beau, les voix aériennes, la direction irréprochable et la mise en scène d’Yvan Alexandre impeccable. Oui mais voilà, le baroque devenu un véritable phénomène est un registre où l’on peut vite trouver quelque monotonie comme si l’on visitait en enfilade des salles recouvertes de toiles de maitres, en l’occurence ici Watteau dont les tableaux semblent être animés. Alors bientôt, les yeux se ferment devant tant de perfection visuelle et la musique cesse quelque peu de charmer, peinant à faire naître l’ émotion.
LM
Opéra Garnier jusqu’au 9 juillet