Le 7 est décidément le chiffre clé de cette semaine qui s’achève; une libération après sept ans de prison pour Florence Cassez, un septième Vendée Globe avec à la clé, une victoire après 77 jours de mer pour François Gabart. Dans les deux cas, le cirque médiatique, relayé par les chaînes d’info continue, avides d’images, nous ont servi ces deux retours au pays, jusqu’à l’overdose. De quoi les « tacher » et faire de ces deux protagonistes des héros malgré eux mais consentants, bien conscients que leur destin est lié à cette caisse de résonance que radios, TV et journaux leur offrent, au risque avéré de saturer. On a ainsi vu Florence Cassez se faire « récupérer » par TF1, « embedded » dans un palace parisien, donnant des conférences de presse comme une star hollywoodienne. La voir passer maquillée, très fashion dans son blouson en cuir bleu dans ce lobby à la moquette épaisse, les journalistes condamnés à attendre dehors dans le froid et le service de presse de l’Hôtel Bristol gérant sa communication, voilà qui a de quoi en dégoûter plus d’un. « Quand je suis sorti de prison, j’ai pas eu droit à un cinq étoiles » plaisantait mercredi dernier un preneur de son de M6, tandis que les policiers bloquent les motards prêts à prendre la voiture en chasse dans ces road movies à deux balles que nous offrent désormais les BFM TV et autres robinets à images.
« La magie du direct », mon oeil!
Traitée comme un événement national, apparentant sa libération à celle d’un otage, les médias en ont trop fait, avec respectivement près de 20 heures de direct sur BFM TV et 27 heures sur I TV qui lui ont été consacrées tandis que le JT de France 2 a duré une heure vingt. « Trop glamour pour être innocente » a ainsi commencé à faire son chemin dans les esprits; du Mexique, certains ont commencé à ne plus voir qu’un « pays prison » où le droit est sans cesse bafoué, impression que l’effigie de Florence Cassez, brûlée ce week-end, ne va pas arranger…
« La magie du direct » . Voilà comment la présentatrice d’I TV a qualifié cette porte d’immeuble close derrière laquelle son cameraman attendait les parents de Florence Cassez comme s’en est amusé justement l’émission sur France 5 Médias le Magazine ce dimanche. Cette magie, pourtant subsiste comme avec ces images de l’arrivée du Vendée Globe, de Gabart mais aussi de Le Cléach, entre chien et loup, les creux apparaissant en bas de l’écran-magnifique. Et se passant de commentaires…
Alors, à la Florence Cassez sur les plateaux TV, mieux vaut conserver l’image de cette jeune fille libre qui rit, comme une enfant, à sa conférence de presse à son arrivée. Illuminée devant ces journalistes qui restent dans l’anecdotique, le factuel. Les mêmes qui la vilipendent aujourd’hui. Sainte Florence Cassez? Elle en avait en tout cas le visage comme François Gabart,« le petit prince des mers » comme l’ont désormais surnommé les médias.
On leur souhaite en tout cas à tous les deux – si cela leur est encore possible-de reprendre une activité normale, comme dirait l’autre…
Par Laetitia Monsacré
La fashion week joue les prolongations à l’Elysée…