Après Ainsi soient-ils, Arte fait à nouveau dans le « curé » avec une fiction, Le Métis de Dieu pour revenir sur une des personnalités marquantes de ces dernières années, Jean-Marie Lustiger, évêque de Paris puis cardinal nommé par Jean Paul II et on le sait moins, né juif. Un converti – il découvrit la foi catholique en pleine Semaine Sainte en 1940- qui, à lui seul, personnifia dans sa chair la difficile cohabitation entre les deux religions, agissant souvent en « Monsieur bulldozer », clope au bec, capable d’emportements bien peu orthodoxes, et qui bénéficia d’une solide amitié avec le pape. L’entendre le tutoyer ou le voir piquer une tête avec le Saint-Père dans sa nouvelle piscine de Castel Gandolfo, en surprendra ici plus d’un, tout comme leurs discussions musclées autour de ce couvent de religieuses qui s’installa dans l’enceinte d’Auschwitz. C’est en effet là que la mère d’Aaron -son vrai prénom- perdit la vie dans cette Pologne qui resta des décennies après, toujours aussi antisémite. Laurent Lucas interprète « Lulu » avec conviction et force- peut-être manque-t’il un peu de douceur dans cette fiction qui se laisse regarder sans pour autant parvenir à approcher le mystère de la foi. Sans doute celui-ci n’est-il pas télévisuel…
AW