6 mars 2023
Des frimas européens à la chaleur orientale, en passant par l’espace

La Fashion week ne connait pas les week-end. Pas de pause donc ce samedi 4 mars 2023, avec en très fin de matinée, le défilé-hommage d’Andreas Konthaler à Vivienne Westwood, égérie du punk londonien, morte en décembre dernier. Son portrait s’affichait ainsi sur un swet-shirt en ouverture d’un défilé, dans le magnifique Hôtel de la Marine rénové, où cuissardes dorées associées à une culotte haute, look destroy aux couleurs criardes portés indifféremment par des mannequins homme ou femme, côtoyaient des capes avec capuche en tissu fleuri so British et des jupes en tartan bien écossaises. Un défilé très transgenre où les hommes portent jupes et boucles d’oreille, chaussures ultra compensées; vestes très épaulées comme chez Saint Laurent, décolletés de rêve et ultra féminins pour les petites robes noires, la fidèle Farida, mannequin désormais sexagénaire s’invite sur le catwalk tandis que les gabardines et autres manteaux laineux annoncent l’hiver prochain, même si le défilé se conclue avec une mariée très court-vêtue, rejointe par le créateur, pour un tour d’honneur sous les applaudissements fournis. Clientèle orientale oblige, pas de mini jupe chez Elie Saab qui défilait plus tard au Palais de Tokyo. Robes corolles près du corps, mousseline rebrodée, la femme demeure, au fil des collections du créateur libanais, ultra féminine et incandescente, à condition de faire du 36, ce que son cousin, Nader Saab, chirurgien esthétique, peut assurer aux plus riches clientes; lesquelles ne savent pas ce qu’est l’hiver, vivant entre Dubaï et Beyrouth, pour pouvoir porter des matières bien peu adaptées aux hivers européens. La griffe Lanvin est plus raisonnable: la femme y est prête à affronter le froid avec des cagoules chiquissimes- sans doute le must-have de l’hiver, à porter sur une garde robe à l’esthétisme et aux coupes irréprochables imaginée par le dernier directeur artistique de la maison, Bruno Sialelli et présentées au Collège des Bernardins, so French.

Alexander Mac Queen, la coupe et l’allure

Autre lieu, les Invalides, pour le défilé Alexander Mac Queen, suivant les courbes d’un décor ultra moderne et épuré, où Sarah Jane Burton a dévoilé, en soirée (avec plus d’une heure de retard), des looks au tombé impeccable, pour des silhouettes de femme active, encore beaucoup de noir avec une touche occasionnelle de blanc; des robes ou tailleurs au col asymétrique, et autre smoking dont rien ne dépasse, à moins que les vestes ne deviennent des manteaux longs et que les manches des robes ne se gonflent comme des ballons. Tantôt la hanche, la taille, le ventre se dénudent pour laisser entrevoir un peu de peau, à moins que ce ne soient les jambes révélées par des franges verticales ou des lanières tressées en coton laineux horizontales pour réinventer la robe, version rouge ou pour le soir, pailletée bordeaux. Nul doute que celles-ci, ou encore, plus spectaculaire encore, une robe en lamé argenté digne de Barbarella, se retrouveront sur Lady Gaga et autres actrices aux Oscars. Pour les modèles en taffetas, on est plus réservé, n’est pas le grand Yves Saint Laurent qui veut. Ni Balenciaga, qui appartient également au groupe Kering, qui a choisi avec le styliste géorgien Demna Gvasalia, de rendre la marque « bankable », à coup de sneakers, sweat-shirts et accessoires dans des collections homme des plus discutables. Après le scandale en novembre dernier d’une campagne publicitaire mêlant des enfants et des accessoires connotés sexuellement et le défilé trash confié à Kanye West, du buzz, du buzz, la marque semble avoir retrouvé son âme, en tous cas pour la femme. Tailleur-pantalons qui se doublent de pans libres de danser à chaque pas, toujours beaucoup de noir, les robes retrouvent, en soie, des couleurs chatoyantes et des lignes impeccables soulignant la taille, avec juste ce qu’il faut d’épaulettes. On est plus réservé pour les vestes et sac à main XL  et la ligne pour l’homme, transformé en mouche, ver géant ou X-men,  au gré de lunettes, justaucorps, bombers ou bottes dignes d’une soirée déguisée sur le thème des extraterrestres. Gageons toutefois qu’Elon Musc et les fashion victims y trouveront leur  bonheur pour de prochains vols atmosphériques, ou pour promener leur bouledogue français.

LM

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et, gros n’importe quoi, pour l’homme

 

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