C’est à nouveau dans l’Aveyron, mais cette fois-ci, autour d’une mare que les réalisateurs de Microcosmos ont à nouveau planté leurs caméras pour une nouvelle ode à l’infiniment petit avec « La Clé des Champs ». Denis Podalydès est au commentaire, l’été s’invite avec les journéses qui se dilatent dans l’ennui; le village, ses roses trémières et ses portes cochères jamais désherbées, ses vaches aux beaux yeux calmes, voilà où un jeune garcon passe ses vacances et bientôt s’en va à la découverte des champs. Une mare va l’accueillir avec tout son monde merveilleux; libellules aux gros yeux bleus faisant leur toilette, eaux dormantes mystérieuses où tout reste possible. Parti pris, le bruitage empreinte des sons de traffic, de rires d’enfants ou d’applaudissements. Les nuages prennent ici des formes de loup, les tétards dansent, les escargots font la course, et les grenouilles sont craquantes à vous dégouter à vie de les manger ou pour les plus jeunes, de les disséquer. Les enfants jouent ici avec des pétales de coquelicot et font de jolies poupées. Et c’est là peut être que le bât blesse, cette impression de nature qui devient de la déco, ces plans trop léchés où la fraicheur disparait un peu. « Je sus ici que ma solitude n’était pas une fatalité » dit le jeune garcon lorsqu’il rencontre cette petite fille aux coquelicots. Elle finira par partir, la mare, elle, restera, tout comme les magnifiques images qui trotteront dans votre tête. Un joli rayon de soleil en plein hiver et une heure et demie de douceur, voilà qui est toujours bienvenu…