27 juin 2023
Climatologie du dimanche

« Ah, les cons! ». Le Président Dalladier eut, selon les commentaires, ces mots après les accords de Munich votés par les députés français qui scellèrent l’annexion de la Tchécoslovaquie par Hitler pour sauver la paix, bien illusoire lorsque le seconde guerre mondiale débuta un an après par l’invasion de la Pologne par Hitler. Permettez -moi d’avoir les mêmes qualificatifs lorsque l’on apprend qu’un français sur quatre ne croit pas au réchauffement climatique. Des climatosceptiques qui ne doivent vraisemblablement pas savoir que 2022 a battu tous les records avec huit mois de sécheresse et voir, en ce mois de juin 2023,  les terres assoiffées à une heure de Paris où les moissons, jadis en août, sont actuellement en cours, soit avec deux mois d’avance. Le blé en herbe aura duré quelques semaines avant de devenir jaune comme l’herbe des talus et des pelouses, avec un gazon cramé sous l’effet de la chaleur dès les premiers jours de l’été. Si les jardiniers du dimanche se désolent avec des potagers brulés, des arbustes grillés et comme si nous étions fin août,  plus une seule fleur dans le jardin- à l’exception des roses trémières; d’autant qu’il est désormais interdit d’arroser et que la surveillance se ferait d’après un paysagiste en Eure-et-Loire par des drones! Eh oui, il n’y a pas qu’au dessus de l’Ukraine que ces mouchards renseignent! Devenu malgré lui un  » climatologue » même si cela est en amateur, il lui suffit de constater que les jardineries du Nord Ouest de la France font des records de vente avec…des cactus! « Y’a plus que cela qui se vend,  ça et les lauriers roses ». Rajoutez les oliviers devenus la star des arbres et vous aurez une idée de ce qui advient un dimanche 24 juin lorsqu’ il fait trente degrés à l’ombre à une heure de la capitale.

L’eau, la vie

Quid des insectes locaux comme les abeilles qui n’ont plus rien à butiner, à la base de la chaine alimentaire si vous avez bien suivi ce que les scientifiques appellent la sixième extinction, car plus d’abeilles plus de miel- il restera toujours la betterave pour faire du sucre me répondrez-vous sauf que l’abeille en assurant le miracle de la pollinisation, participe à avoir de quoi nourrir le dernier de la chaîne alimentaire- l’homme. Et que la gastronomie française a habitué à être tellement prédateur qu’il mange les tripes, la langue d’un bœuf , un steak de cheval-sa plus belle conquête plus utile et gracieuse vivante que dans une assiette et accessoirement ses congénères mais c’est plus rare et interdit. Avec l’augmentation de la température, ce n’est pas seulement les 4 % d’animaux sauvages restant sur la planète-les autres sont dans des usines à viande ou au bout d’une laisse- qui souffrent mais également tous les hommes, femmes et enfants qui doivent quitter leurs terres, devenues arides et finissent noyés, une fois encore ce week-end du 24 juin 2023, on s’habitue vite à l’horreur. De voir ses tomates assoiffées ou de voir les images d’ un énième chavirage dans ce grand cimetière qu’est devenue la Méditerranée. Et que ce soit pour le potager ou les migrants, l’eau qui manquera deviendra alors le problème grandissant des six autres jours de la semaine.

Par Laetitia Monsacré

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