15 février 2019
A Chaillot, Gravité sans risque

Anjelin Preljocaj est de retour à Paris. Le directeur de la compagnie qui porte son nom, installée à Aix en Provence depuis 1996, revient avec un spectacle oscillant entre le blanc et de noir, mêlant Pas de deux très féministes, solos et tableaux de groupe qui, s’ils séduisent par leur esthétique aboutie pêchent toutefois par une impression de déjà vu. Nulle prise de  risque, il est loin le temps où l’attachée de presse de l’Opéra Garnier s’inquiètait  lors de la générale de Casanova, qu’un photographe ou une caméra ne saisisse ce sexe peint sur un justaucorps…Gravité est en effet sage et lisse comme l’architecture du Palais de Chaillot, avec des danseurs qui ne déméritent pas mais l’ennui guette surtout lorsque le chorégraphe se risque à donner sa version du Boléro de Ravel. C’est propre, pas désagréable à regarder mais souffre tellement au bout de quelques minutes de la comparaison avec Béjart. Et ce n’est pas les magnifiques lumières de Eric Soyer ni les costumes inspirés de Igor Chapurin qui créeront une émotion dans cet exercice qui cherche tout comme Le Parc, en 1994 à faire plaisir loin du feu créatif que d’autres chorégraphes, notamment à Garnier offrent à leur public. Vivement le mois de mai pour découvrir la dernière création du néerlandais Jiri Kylian…

AW

Gravité, jusqu’au 22 février 2019 au Théâtre de Chaillot

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