N’en déplaise aux FEMEN, pas question pour la plupart des femmes libres de se balader les seins à l’air, histoire d’affirmer leur féminité. Et comme toutes les femmes n’ont pas envie d’y renoncer à l’image de la journaliste Caroline Fourest, la mode reste pour la plupart de nous une préoccupation non négligeable; sans être la Carrie Bradshaw de Sex and the city, rares sont celles qui ne font pas régulièrement un passage dans une boutique et restent hermétiques aux tendances de l’hiver ou de l’été prochain. Chaque Fashion week à Pari s-tous les six mois, en mars et en octobre- voit ainsi la planète mode entrer en ébullition avec des embouteillages de Mercedès -transporteur officiel de tout ce beau monde- et des filles porte-manteau qui font même passer Kate Moss comme au dernier défilé Louis Vuitton pour une femme pulpeuse. Voilà de quoi faire rêver nombre de femmes qui iront plutôt chez Zara retrouver les tendances mais fait surtout tourner cette industrie qu’est devenue la mode avec des marques qui thésaurisent sur les accessoires pour des marges brutes à faire pâlir tous les patrons. Donc, des chiffons qui font de l’ or et qui sont dix jours durant avant tout conçus pour créer de l’ image et du buzz. Alors, recette numéro un pour un défilé digne de ce nom: son front row- premier rang. Y sont placés people, condamnés à poser de longues minutes sous les flashes des photographes pendant la demi-heure de retard réglementaire.
Punk, rock ou surréalisme
A côté d’ eux, les rédactrices-phare, comme Anna Wintour ou Suzy Menkes pour lesquelles il serait impensable d’ être assises ailleurs. Il est vrai que pour voir quelque chose, il est bien utile d’ être juste devant les mannequins qui défilent à un rythme d’ enfer, exigeant une attention soutenue, dix après l’affaire étant pliée. Autant de silhouettes à peine aperçues et cela uniquement de profil, les plans de face étant réservés aux dizaines de photographes groupés comme des sardines sur un podium ou juchés sur des tabourets pour prendre le cliché qui apparaîtra dans tous les journaux et désormais sur le Net. Alors dans les milliers pris sur près de 100 défilés, lesquels resteront de cette saison automne-hiver 2013-2014? Après le couple de deux mannequins femmes pour la traditionnelle mariée de janvier dernier chez Chanel, difficile de faire à nouveau un tel buzz! Sans compter que les shows, à part chez Etam ou H&M cette année, ont fait désormais place à des défilés beaucoup plus sages et commerciaux, où l’on cherche avant tout à montrer « le produit » qui doit plaire à une clientèle urbaine et jeune. Ainsi chez Saint Laurent repris en main par Hedi Slimane qui a imaginé des Courtney Love en puissance, vêtues de perfecto cuir ou chemise de bûcheron destroy, bien loin des silhouettes stylées de monsieur Yves. Raf Simons proposa lui une superbe collection hommage avec des talons-virgules et un hommage au surréalisme entre Cocteau et Magritte tandis que Karl Lagerfeld a, lui, résolument choisit de gâter sa clientèle japonaise avec des silhouettes de poupées bioniques semblant sortir de mangas; lesquelles risquent de bien peu mettre en valeur les rondeurs des clientes européennes. Mais qu’elles ne s’inquiètent pas, elles trouveront bien chez tous les autres de quoi se vêtir, comme chez Sonia Rykiel qui désormais aux mains d’une multinationale chinoise a su garder une french touch revigorante malgré son nouveau créateur natif de Macau…
LM