27 mars 2015
Velazquez, peintre des rois

 

photo 1-2

Le Roi Felipe d’Espagne et la reine Laetizia, par la faute d’un crash aérien, n’auront pas eu le privilège d’inaugurer l’exposition Velazquez au Grand Palais ce mardi 24 mars 2015. Dommage, car s’il fut bien un peintre qui sut rendre vivante la Cour d’Espagne, c’est bien ce fils de bourgeois sévillans, contemporain de Rubens et Poussin. Dès ses premiers tableaux réalisés à 18 ans comme cette vierge de l’ Immaculée conception, on voit en comparaison à la représentation terne et classique présentée à côté de son maitre d’alors, Francisco Pacheco, le talent déjà époustouflant de celui que Nicolas de Staël considérait comme le « peintre des peintres ». « Je n’ai que du talent mais j’en ai sérieusement » se plaisait à dire ce peintre virtuose que ce soit sur le rendu des étoffes comme pour ses toiles sur les saints, avec la très belle idée d’exposer d’autres peintres de l’époque pour voir la « patte » de Velazquez comme pour Saint Jean-Baptiste en trois versions.

« Trop vrai »

Peaux humaines comme vivantes dans la Forge de Vulcain, natures mortes comme pour La Mulata, un reflet sublime sur le grès d’une cruche, portraits de bourgeois ou de moine, en 1623, Velazquez est nommé peintre du roi Philippe IV avec à la clé nombre de représentations de son fils, l’infant Baltasar Carlos qui mourra à 17 ans; les nains, fidèles compagnons des enfants royaux apparaissent dans les tableaux jusqu’au chef d’oeuvre absolu, Les Menines, représentant Velazquez peignant l’ infante Marguerite qui pose devant le couple royal dont le reflet apparait dans un miroir. Le tableau n’a pu quitter le Prado mais d’autres toiles fascinantes ornent les cimaises du Grand Palais, comme cette Venus au miroir, un des rares nus de la peinture espagnole-très prude, ou le portrait du Pape Innocent X qui s’exclama en le voyant: « trop vrai. » Venues des plus grands musées du monde-il y a quand même une petite toile représentant la tête d’Apollon issue d’une collection particulière- les tableaux présentés montrent l’étendue de l’art de Velazquez mais également de son atelier avec des dizaines d’oeuvre « attribuées à « ou de maîtres s’inspirant de cet apôtre du naturalisme comme Martinez de Mazo qui épousera la fille de Velazquez, ou Juan de Miranda. On sort du Grand Palais comme envouté, d’autant que Le Louvre ne possède à ce jour aucune toile de Velazquez. Dont acte.

AW

Articles similaires