19 juin 2013
Un film en-chanté

Même l’acteur Christopher Waltz, membre du jury du 66 ème Festival de Cannes n’a pas voulu rater cela. Et pourtant des films, il en voit pendant douze jours; des parapluies aussi avec ce début de festival qui s’est déroulé sous un déluge de pluie. Oui, mais voilà, Les parapluies de Cherbourg est plus qu’un film. C’est un monument français qui, à cet égard valait bien une cure de jouvence-numérisation et restauration à l’image de la tour Saint Jacques ou le Louvre. Cinquante ans déjà que ce film de Jacques Demy, sur la musique inoubliable de Michel Legrand et qui révéla Catherine Deneuve à l’âge de 19 ans, est sorti en France. Premier film de l’histoire du cinéma français à être entièrement chanté, il obtint la Palme d’or à Cannes un an après. Il  eut pourtant bien du mal à se faire avec des producteurs qui demandaient  » mais pourquoi vous ne voulez pas tourner cette histoire en blanc et noir avec des acteurs qui parlent tout simplement ?  » à ces deux trentenaires qui écrivirent ensemble tout le film dans le petit appartement que Jacques Demy occupait avec Agnès Varda, sa femme et également grande réalisatrice française.

« J’attendrai… »

Ce fut d’ailleurs un film de « famille » avec leurs enfants qui jouent dedans ou encore la soeur de Michel Legrand assurant la voix de la mère de Catherine Deneuve. On la découvre dans les décors réels de Cherbourg pour un film qui voulait rendre compte des réalités économiques, sociales et politiques -la guerre d’Algérie, tout en racontant une belle histoire d’amour contrariée entre l’héroïne et Nino Castelnuovo. Le public, le soir de la première, sortit en chantant ou pleurant-selon, alors qu’un camion de pompier  arrosait copieusement pour que les spectateurs ouvrent les parapluies qu’on leur avait offerts en entrant. Présenté à Cannes le 16 mai, sous une pluie battante, le ciel rendit à sa façon hommage à ce film à voir ou revoir sans hésitation.

LM

Articles similaires