30 décembre 2011

Comme partout, les cotillons, les décibels, les comas éthyliques. L’aube jonchée de cadavres en verre. Des drogues plus ou moins douces en vente, presque, libres. Madrid ne faillit pas à la règle : celle du bisou mouillé, de l’étreinte chaloupée de l’année nouvelle. Enfin…. pas complètement.

La famille: un must!

Car, ici, en pays latin, « hombre ! », la famille occupe une place prépondérante. Avant minuit et demi, il n’y aura guère que des touristes et des immigrés dans les rues de la Capitale. Ceux-là, une canette à la main, un verre de rhum de l’autre, le « mojito » en goguette, se réuniront par dizaines de milliers. Sur la fameuse Puerta del Sol. Ils attendront, comme le Messie, les douze coups de minuit, religieusement déclinés à l’horloge de cette place historique. Au pied du Madrid historique, ils partageront leur solitude.!
Les autres, les espagnols de « pura cepa », les vrais, suivront le même spectacle, mais … à la télévision. Chez Papa et Maman ou auprès des « abuelitos », les grands-parents !
Las uvas, les grappes de raisin Sur le petit écran ou in situ, Puerta del Sol, la coutume sera la même: ils avaleront à s’en étrangler douze grains de raisin. Pas un de plus, pas un de moins ! Il leur faudra déglutir vite : un grain par coup du carillon. 12 grains, donc ! Une habitude ancestrale censée titiller la richesse, le raisin symbolisant l’or. Un grain? une pépite !
Au terme de cette cérémonie incontournable, entre deux « besitos » deux bisous et trois « abrazos », trois embrassades, chacun s’en ira vers son nouvel an. Les plus âgés au dodo. Les autres hésiteront. Soit se déhancher sur les pistes de danse. Soit se retrouver chez les amis. Pour continuer à boire ou à fumer un « porro »,  un petit joint. Car les espagnols, les jeunes,  consomment beaucoup de drogues, sévères ou non. Ils boivent également. Et… boivent beaucoup. Ils avalent tout ce qui leur tombe sous la main. Il n’y a plus d’âge ! Les jeunes, de la
bière, de plus en plus. Les autres du vin, quoique moins apprécié que jadis. Et aussi –surtout !- le fameux gin tonic devenu la boisson presque nationale !
Côté clubs, les prix, évidemment, atteindront des sommets de crise. Une centaine d’euros le verre. Certains bars plus minables que d’autres en mal de clientes, proposent l’entrée gratuite aux dames. Vive la libération de la femme ! Lequel recommander ? Aucun ! Bon, allez,  au hasard, mais sans enthousiasme :  Kapital, Pacha ou Fabrik!

Le « cava » n’est pas né en Champagne!

Reste -quoi de mieux ?- la tradition ! Les bars à tapas, les « tascas». Dans le quartier de « La Latina », par exemple. Le plus tendance, au pied de la rue cava baja. Ici pas de riches bulles, le « cava » n’est pas né en Champagne ! Comme tous les soirs, douceur de la météo autorise, les fêtards sont et seront dans la rue, jusqu’à plus tard.
C’est le meilleur plan : se perdre dans les rues du vieux Madrid. Un verre de Rioja à la main! Pas besoin pour cela, d’attendre un quelconque réveillon…

Par Pierre Cayrol

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