7 avril 2018
Paris, capitale du Beau

A condition de porter des œillères sur la voie publique- trottoirs éventrés par les travaux des stations Vélib, Tour Eiffel coincée au milieu des échafaudages, les happy few qui peuvent s’offrir une entrée au PAD ou à ArtParis en seront pour leur argent, même s’ils sont rares ceux qui pourront repartir avec une toile, un canapé ou une sculpture. Notre préférée, un cheval en bronze dessiné par l’artiste grecque Aspasia Papadoperaski vendu 15 000 euros par la Galerie VST qui proposait aussi de magnifiques meubles en verre et bronze de Nick Allen ou un lustre en plâtre d’Alexandre Lejo. La Gallerie Gosserez où nous avions découvert les magnifiques plissés-sculptures de Simone Pheulpin l’an dernier présentait un très beau fauteuil en cuir de Men Allen à 18 000 euros à assortir au cabinet Art Déco à la modernité epoustouflante d’Eugene Printz vendu 135 000 euros à la Galerie Dutko. Plus raisonnable, celui du suisse Stöcli chez Jacques Hervouet, veritable sculpture, était proposé à 22 000 euros tandis qu’une commode de 1926 plaquée or de Jean Dunand cherchait acquéreur sur le très beau stand de Jacques Lacoste au prix modique de 250 000 euros. Chez Poynat, Rudolphe Valente a signé des luminaires et des meubles de toute beauté associant laiton et marbre non loin de la Galerie Mouvements modernes qui proposait deux remarquables tapisseries telles des toiles de Rothko à 18 000 euros à associer au lustre monumental du danois Posbo Aage à la galerie Dansk Mobel Kunst-28 000 euros.

ArtParis, on continue à se faire envie

A quelques enjambés des Tuileries, le Grand palais accueille jusqu’à dimanche Art Paris, où l’on évite le gros n’importe quoi trop souvent de mise à la FIAC. La séléction de cette année est très sage mais de qualité avec un bel hommage à Jacques Truphémus, peintre dans la lignée de Bonnard et Vuillard chez Claude Bernard, comptez 30 000 euros. Moins raisonnable, le Zoran Music- des chevaux pastels sur grosse toile de jute faute d’argent pour lui à sa sortie des camps de concentration d’acheter des toiles-qui sont proposés à 45 000 euros face à un très beau Domela proposé à 75 000 euros chez Thessa Herold. Alechinski était à l’honneur chez Belgian Gallery à 14 500 eurs une très belle lithographie tandis que Lancz Gallery exposait les sculptures toujours aussi étonnantes de Reinhoud, un ancien de Cobra, à 6-8000 euros. Une belle découverte à la Galerie parisienne Felli, l’artiste français Cherel et ses paysages imaginaires, arbres, cours d’eau perdus dans la brume pour des prix démarrant à 1500 euros pour les petits formats de toile. Non loin, Eva Jospin continue avec talent à imprimer sa patte-on se souvient de ces sculptures carton-avec une drôle de machine sur tubes présentée 17 000 euros chez LN éditions à côté de belles pointes sèches de Antonin Anzil. Avec trois galeries barcelonaises, la Catalogne continue d’être un terreau remarquable de jeunes talents comme ces mobiles de Laurent Lo, 11 à 18 000 euros et ses plissés de Manolo Ballesteros à 5000 euros chez Julià Azuela.

C’était en effet le budget moyen pour repartir avec une oeuvre comme ces photos de fleurs d’Antoine Schneck qui après les chiens, les chevaux ou les tribus africains se renouvelle avec bonheur en associant numérique et technique du XIX ème siècle pour des tirages à 5000 euros à la Galerie Berthet Aittouares. François Bard et ses people dont Sarkozy était à l’honneur de la Galerie Olivier Waltman pour ses huiles en papier à 15 000 euros; moins bling bling, le stand de la Galerie Koralewski mettait en avant le remarquable travail sur bois d’Axel Cassel pour des sculptures Vortex ou rondes, autour de 10 000 euros. Chez Cédric Bacqueville, jeune galerie Lilloise, un monochrome de Thomas Devaux d’un bleu iréel -4500 euros-répondait à une sculpture en feuille d’or de Jan Van Munster, 15 000 euros; Nathalia Obadia accueillait elle une magnifique sculpture Femme debout de 2014 en cèdre de Wong Keping-52 000 euros; autre chinois, Liu Bolin et ses toiles camouflages pleines d’humour à 12 000 euros chez Paris-Beijing, plus abordable que la magnifique installation lumineuse de la suisse Caroline Tapernoux proposé à 55 000 euros par les nîmois Point to Point ou le nuage de Joan Hernades Pijuan, évoquant Tapiès, prix: 100 000 euros.

AW

ArtParis, jusqu’au 8 avril 2018 19h,  Grand Palais

PAD, jardin des Tuileries, jusqu’au 8 avril 2018 20 h

Galerie VST

 

Mobile de François Lo

Installations lumineuse de Caroline Tapernoux

Liu Bolin chez Paris Beijing

Antoine Scheck, couilles de Pape…

Cherez, paysages imaginaires

Eva Jospin chez LN Editions

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