3 novembre 2016
Le Goncourt, les cameras plus que les mots

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Rendez vous annuel des médias le premier jeudi de novembre, l’attribution du prix Goncourt est l’occasion pour un auteur d’atteindre le Graal et pour une nuée de pique-assiettes de se sustenter gratuitement chez Drouant. Et si, cette année, les abeilles gravitant autour de la ruche du salon du premier étage où trône le président Bernard Pivot n’auront pas droit aux coquilles Saint Jacques accompagnées de caviar, puis aux cuisses de grenouille avant de passer au bar, à la noisette de chevreuil accompagnée de sa tourte de foie gras que du Chablis, du bordeaux et une eau de vie couronneront, on peut dire que le restaurant a toutefois été très généreux avec les habitués. De quoi prendre des forces-un journaliste québecois avait même eu la bonne idée d’apporter son tire-bouchon- pour gravir les marches au milieu des dizaines de grosses Betacam et autres perches des ingénieurs du son. Une petite gravure de Watteau a failli y perdre la vie tandis qu’Eric Emmanuel Schmitt, Françoise Chandernagor et Philippe Claudel tentaient de respirer au milieu de la meute de photographes. La lauréate, Leila Slimani s’était engouffrée quelques minutes plus tôt, forcement abasourdie par tant de jeux de coudes entre journalistes- l’équipe de Quotidien de Yann Barthès en tête avec une vraie killeuse- pour lui demander si elle était heureuse. Sa Chanson Douce, récit de l’emprise d’une nounou sur une famille bobo publié chez Gallimard qui recevra traditionnellement ce soir dans ses salons de la rue Sébastien Bottin le petit monde de l’édition, est un livre que, comme chaque année, la plupart des gens présents n’ont pas lu mais qui était résolument le favori. Le livre d’ailleurs a cruellement manqué sur les photos car personne n’avait pensé à l’apporter à l’étage. Nous aurons toutefois l’occasion de vous en reparler avec une pensée à Gaël Faye qui est arrivé second avec son superbe Petit Pays, dont on ne saurait trop vous recommander la lecture.

LM

 

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