25 mai 2012

Un parfum d’été planait ce jeudi soir au Palais de Tokyo. Car c’était sur la terrasse avec vue sur les toits en zinc de Paris et la tour Eiffel voisine, faisant oublier l’herbe en linoléum un peu cheap qui recouvrait le sol, que se dégustaient les domaines Ott, rosés provençaux cultivés dans le Var par deux cousins animés d’un amour communicatif pour leurs terroirs, et soutenus par le groupe Roederer. Et pour faire connaître le millésime 2011, on avait mis les petits plats dans les grands. Sous la verrière et les néons rouges au minimalisme industriel s’activait le célèbre traiteur Potel et Chabot proposant boudins à l’échalote adoucie par la pomme, ou pâté aux morceaux de foie gras. Puis vinrent les pièces chaudes comme ces gnocchis farcis au veau, ou encore ce bar mariné à la tomate, de quoi démentir la réputation des soirées parisiennes où l’œil et l’orgueil sont davantage rassasiés que l’estomac…

Il faut dire que les magnums baignant dans la glace savaient allécher le palais, entre le Clos Mireille, à l’assemblage  typique pour les rosés de Provence, surprenant par un nez gourmand et le Château Romassan aux saveurs les plus marquantes, le seul d’ailleurs à évoluer de manière intéressante à l’altération thermique. Et comme les allées du musée étaient  libres, octroyant une ballade digestive parmi les installations et les performances, l’on pouvait alors, un sourire aux lèvres, repenser à ce monsieur respectable et qui se disait apolitique, racontant au soleil couchant avoir rêvé cette nuit de François Hollande.

Il faut croire que, au royaume des petits fours, l’actualité se tient toujours en embuscade…

Par Gilles Charlassier

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