24 octobre 2015
la Fiac, l’argent roi

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Ballet de limousines pour les 4000 VIP, femmes-pouliches paradant aux côtés de leur « propriétaire » dans les allées comme dans un rond de présentation, la FIAC a ouvert ce mercredi 21 octobre en espérant qu’à l’image de la précédente édition,  François Pinault y vienne faire son marché- 37 oeuvres en une matinée! « Je les adore mais tu sais à NY on ne fait que croiser les gens ! »: choses entendues sur le stand de Gagossian, plus loin « il n’est pas aussi con que les gens le pensent », les happy few s’en donnent à coeur joie en oubliant pour la plupart de regarder les oeuvres, lesquelles affichent une tendance lourde- la prise zéro de risque. A laquelle s’ajoute un manque d’imagination assez perceptible sur des stands où l’art devient au service des plus riches en faisant l’impasse sur la création. Témoin, le miroir accroché au mur visible sur deux stands différents où c’est donc celui qui s’y mire qui devient de l’art; ou encore la limousine en éponge de McEwen vendus 100 000 $ chez Art Concept avec le label « artiste exposé à la Fondation LVMH ». De quoi vous rendre bankable, ce qu’on bien compris les deux mamitous français Bernard Arnault et François Pinault en faisant monter les enchères et donc s’assurant un retour sur investissement…Lichenstein atteint ainsi les 4,8 millions de $ à la galerie Van de Wegh.

D’autres stands choisissent le blanc immaculé-moquette, canapés, voire les tableaux tandis qu’il faut ici en permanence faire attention où l’on pose ses pieds au risque de shooter dans un pénis en cuivre posé négligemment sur la moquette. Au total, 173 galeries rien qu’au Grand Palais dont les gagnants du prix Marcel Duchamp et l’installation de Davide Balula, La main dans le texte, très réussie; il a créé de petites pastilles en porcelaine accrochées par des clous sur une toile et qui chaque jour de la Fiac seront glissées dans une poche, un sac à l’insu du visiteur. Bref, le pickpocket à l’envers. Car, sortir des murs, voilà la vraie richesse de la manifestation qui chaque année ne cesse de s’étendre. Ai Wei Wei aux Tuileries, un nouveau lieu avec la Maison de la radio, les berges de la Seine, le Musée national d’histoire naturelle, le musée Delacroix place de Furstenberg, et tant d’autre salons parallèles comme Cutlog qui sous le pont Alexandre III offre des artistes bien plus jeunes et moins chers pour qui aime l’art pour ce qu’il est et non cequ’il vaut. CQFD.

LM

FIAC jusqu’au 25 octobre 2015-40 euros l’entrée

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