20 janvier 2012

C’était pourtant chose raisonnable que ne pas avoir sur soi d’articles Hermès ce mercredi 18 janvier, début, avec une semaine de retard, des  soldes du célèbre sellier du Faubourg Saint Honoré.  C’est en effet une fouille au corps à laquelle se livre le service d’ordre à la sortie afin de voir si vous n’auriez pas emporté un petit agenda ou une cravate, par mégarde bien sûr…

Car oui l’une des plus grandes maisons du luxe à la française qui emploie dans ses ateliers des milliers d’artisans dans toute la France, convoitée par Bernard Arnault lui même, adorée de Victoria Beckham pour ses sacs Birkin assortis à ses chaussures ou à sa fille, vénérée par les collectionneuses de carrés de soie roulottés à la main, pratiquant des prix stratosphériques… solde !
Enfin, sur une période de 4 jours, Hermès organise ce qu’elle dénomme ses ventes exceptionnelles, plus chic que « soldes ». Et là, pas question de brader la marchandise dans les magasins, trop vulgaire. Les soldes s’organisent donc dans un seul lieu, loin des magasins : une grande salle au 1er étage du Palais des Congrès, porte Maillot, de 9h à 18h tous les jours.

A ce stade où vous connaissez donc le lieu magique, désolé de casser vos espérances : point de sac Birkin ou de Kelly bradé ni même de ceinture à boucle H, mais de la petite maroquinerie, toute la soie, des cravates aux carrés avec un réassort, le prêt à porter homme et femme de la saison précédente avec en ces mois d’hiver,  l’été qui est proposé. Petit inventaire: Les cravates, 75 euros et les  carrés-sans jolie boite orange-  150 euros.
Pour le reste, un blouson en cuir pour homme aussi lisse que des fesses de bébé vendu 6.200 euros est à 50% et une robe en satin avec application d’alligator soldée à 2.600 euros suppose d’avoir préalablement approvisionné ses comptes…

Coté clients, ces ventes sont devenues une véritable institution à vocation internationale. Pour ceux qui n’ont jamais vécu de G20, vous aurez une belle occasion de vous entraîner aux relations diplomatiques en faisant la queue. Comptez un temps d’attente moyen de 3 à 4 heures surtout le premier jour.
Vous y croiserez des japonais qui ont organisé leur voyage en groupe depuis deux mois, l’acheteuse new-yorkaise avec sa liste de carrés pour de nombreuses clientes richissimes mais épargnantes, quelques anglais arrivés de la veille pour s’offrir le même carré que la Queen qui en raffole, les cousins de province un peu éberlués par la foule des grands jours, la bourgeoise du 16ème qui arrive à 9h tapantes et cherche à se faufiler (ce qui est peine perdue) et depuis deux saisons, la nouvelle clientèle chinoise.

A l’ouverture de la vente, les bonnes manières se perdent et l’affolement, voire l’hystérie s’emparent de tous ces consommateurs qui ont attendu des heures. Les stands sont pris d’assaut, les sacs plastique fournis se remplissent à vive allure, avant que certains ne se posent dans un coin et, avant le passage en caisse, refassent leurs calculs, envisageant de vendre leur maison ou un rein, avant le tri final.
Chacun repartira ensuite avec son précieux trésor dont chaque pièce aura été tamponné d’un « S », comme solde, histoire que vous puissiez être démasqué en cas de revente…Et pas trop tenté de crâner comme ceux qui ont accès à celles du personnel où là, les réductions sont de 90% du prix, mais là, ne rêvez pas, c’est ultra privé.

 

Par Brieuc

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