6 novembre 2012
Et de deux…

Honneur aux dames pour débuter cette folle semaine des prix littéraires. Ce lundi, le Femina crée en 1904 et son jury, composé exclusivement de femmes a ouvert le bal avec Patrick Deville- une nouvelle fois récompensé, avec à la clé 150 000 exemplaires en moyenne assurés! Après le prix Fnac en septembre (voir article), l’auteur de Peste et Choléra, qui est de toutes les listes des prix, Médicis, Renaudot et Goncourt, s’est vu à l’unanimité remettre ce prix féminin dans un univers bien masculin ( seulement quatre femmes ont eu le Goncourt en trente ans!) à l’Hôtel Crillon où se pressait une foule de caméras et  journalistes. Certains, vieux briscards se refilant des « tuyaux », d’autres, novices comme cette cameraman scrutant son Iphone avec les photos des auteurs afin de pouvoir les reconnaitre et demandant si l’un d’eux était arrivé…ce qui aurait signifié qu’en le voyant, tout le monde aurait su que c’est lui qui l’avait! Sourires entendus des habitués…Un prix littéraire, ce n’est en effet pas les Césars avec la présence de tous les nommés; seuls le gagnant est invité! L’occasion pour lui de poser avec son livre, sans même un verre tout comme l’ensemble des journalistes, condamnés à voir passer les plats de ces dames-mi-cuit de foie gras, turbot poché et mille feuille vanille bourbon, avec à chaque fois que la porte s’ouvre, les caméras se levant ainsi que les appareils photos en demandant si « elles ont fini… ».

Maudits tweet!

« Dix minutes » annonce le maitre d’hôtel. La tension est à son comble, mais l’attachée de presse du Seuil parait détendue malgré cette affaire de tweet dont tout le monde parle. « Ça aurait fuité hier soir » de la vénérable maison « que le prix était pour eux » et donc qui sait si ces dames n’en prendraient pas ombrage… « Mais non, répond Paule Constant une fois le suspens levé. Il y a des bruits qui courent mais on va pas se laisser impressionner! » Ouf, en tous cas le Seuil qui avait réservé un salon de l’hôtel d’Aubusson pour le soir même, plus prévu un diner avec les « intimes » chez Lipp n’aura pas dû annuler comme Charles Dantzig ou Jean-Paul Enthoven qui en leur temps avaient vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué… Des petites histoires qui circulent année après année avec bonheur, surtout lorsque l’on attend, serrés et désoeuvrés! Avec son air de chien battu, Patrick Deville s’ est en tous cas appliqué à répondre à toutes ses questions et se prêtait avec résignation à ce cirque étrange, si éloigné des couloirs de l’Institut Pasteur ou de la grève de Saint Nazaire où il vit à l’année; deux endroits où il doit se sentir beaucoup plus à son aise… En lui demandant ce qu’il pensait de tout cela, histoire de créer une complicité, son regard en dit plus long que tous les discours. D’ailleurs de sa bouche, aucun mot ne sortit. Le silence est d’or, les grands auteurs le savent bien. C’est d’ailleurs à cela qu’on les reconnait…

 

Par Laetitia Monsacré

L’attente…avec ses bruits de couloirs

Et enfin l’annoce par Camille Laurens, une des plus jeunes de ces dames

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