28 mai 2012
Du côté de chez Facebook

Je me suis tout de suite méfié des réseaux sociaux comme des ennemis face à mes journées trop courtes. A peine levé, enfin couché, j’ai à peine le temps de regarder l’heure qu’une journée est encore passée. Poutant,  j’ai changé d’avis sur les réseaux sociaux, enfin, pour l’instant sur Facebook. Car l’intérêt de cette toile d’araignée géante est bien, avant tout de partager. Que ceux qui y viennent uniquement pour parler d’eux aient la gentillesse de sortir de leur liste d’amis virtuels. D’ailleurs j’en ai masqué plus d’un afin d’éviter de voir défiler sur mon mur des photos ou commentaires sans le moindre intérêt auxquels d’ailleurs personne n’a envie de s’attarder. Pas le moindre like, ni commentaire, c’est un signe que je ne suis pas le seul à vouloir les éviter… Je me méfie aussi des demandes de contact à cinq mille amis. Qui a cinq mille amis ? Certes, ils sont virtuels pour la plupart. Mais quand même. Un mur à cinq mille amis m’obligerait à quitter mon job, voir même à ne plus écrire que sur Facebook. Car il faut quand même un peu de temps pour répondre aux messages, regarder qui a laissé un commentaire sur une photo, et faire défiler ce mur pour ne rien manquer et laisser une empreinte. Une petite heure de Facebook le matin vers 7h00 et deux heures le soir en regardant vaguement une série policière sur TF1. Bon quand Grey’s Anatomy revient pour une nouvelle saison, il ne faudra pas m’en vouloir, je serais moins assidu le soir… Facebook est une drogue. Douce, mais tenace. Jean-Louis a décidé de m’adresser chaque jour une grenouille pour la collection de Lola (la grand-mère de Simon dans mon livre Au pays des kangourous). Laetitia et Karine, mes deux plus fidèles amies sont les premières à réagir quand j’envoie un article, un lien, une photo, à croire qu’elles ont le doigt levé sur le clavier, prêtes à liker. Ou même Isabelle à Bordeaux, ou Vincenzo à Metz et tant d’autres que je n’ai pas tous rencontrés et qui sont entrés dans ma vie sans effraction, mais avec une constance qui me réjouit. Qu’ils s’absentent quelques jours et me voilà à me demander s’ils m’aiment encore. C’est vous dire si je suis devenu accro à Facebook. Pour un écrivain qui aime partager, Facebook est une pépite. On y fait de réelles belles rencontres, n’est-ce pas Lydie ? On retrouve des connaissances qui grâce à la toile renforcent les liens distendus d’une vie trop active. Chaque jour, le simple fait de répondre à chacun, et d’aller voir ses photos ou ses commentaires du jour et d’y répondre entretient une relation que j’estime fiable. Parfois il m’arrive d’avoir un de ces amis au téléphone et la magie de Facebook s’estompe. Facebook c’est peut-être aussi ça, une sorte de détachement, de liberté, une légèreté bienveillante où chacun ou presque tente d’approcher l’autre et de l’apprécier sans craindre de le déranger. De l’humain, en somme, ce qui n’est pas pour me déplaire. Bien entendu, j’y applique quelques règles fondamentales car Internet a une mémoire. Ne pas parler de ma vie privée qui ne regarde personne. Eviter la politique, qui a besoin de savoir si je suis de gauche, de droite, ou d’ailleurs ? Et parfois sortir complétement de la promotion du livre et adresser à tous mes amis une photo qui m’intrigue. Ce peut-être une sculpture dans une vitrine, ou une plage de rêve où j’aurais envie de me téléporter. Car en entretenant les souvenirs d’un déplacement en province dans un salon ou une librairie, en envoyant un lien sur une émission qu’on vient de faire ou un article sur Internet ou dans la presse nationale, j’avoue avoir parfois les scrupules d’un auteur égotique. Est-ce que je n’en fait pas trop ? Est-ce la limite de Facebook, la mienne ? Les like et les commentaires à priori prouveraient le contraire. Mais quand la promotion du livre sera achevée, serais-je aussi assidu sur la toile ? Facebook m’a déjà puni deux fois. Je contactais trop de connaissances que j’espérais comme amis virtuels. J’ai été privé une fois sur deux jours et récemment sur une semaine de contacter qui que ce soit. J’aurais bien voulu leur expliquer que c’étaient de vraies connaissances, mais il n’y avait aucune possibilité de le dire. Ou je retirais toutes mes demandes ou j’étais puni. Vous connaissez mon choix. Sur ce je vous laisse, je viens de voir que mon ami Grégoire dédicace son livre ce soir dans un Virgin et je vais m’empresser de l’encourager…

Par Gilles Paris

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