30 octobre 2011
A fond les voiles

La décision- courageuse et honorable de la part des organisateurs- a été prise ce matin: C’est finalement mercredi que les trente bateaux, toutes classes confondues et leurs soixante marins partiront, la faute à une maudite cartouche- c’est le nom que l’on donne à un méchant coup de vent- annoncée au dessus de l’Océan Atlantique pour mercredi. Elle a donc fait  reculer le départ de la dixième édition de la Transat Jacques Vabre, plus joliment la route du café- Le Havre/Costa Rica, qui promettait beaucoup de casse dès mardi après seulement deux jours de mer. Après, ce sera environ quinze jours de mer en double pour des hommes « qui ont tous quelque chose à prouver ». Comment expliquer autrement ce masochisme qui les pousse hors de chez eux- loin de leurs femmes et enfants, pour affronter des creux de dix mètres, dormir une heure et demie par jour, « être en état de survie perpétuelle » et cohabiter dans moins de cinq mètres carrés avec un coéquipier? « Vous savez , j’ai été sur des bateaux de pêche, c’est bien pire, les campagnes qui vous emmènent trois , quatre mois loin de chez vous » précise Franck-Yves Escoffier trois fois vainqueur pour trois engagements en multi 50- des catamarans ou trimarans à la taille limitée pour que les budgets restent raisonnables. 550 000 euros, c’est ainsi le prix de son bateau, le Crêpe Whaou!pour des retombées publicitaires de plus du double. Le nerf de la guerre dans un sport où il faut de l’argent pour partir et donc passer par la case communication. « J’ai vu de grands skippers rester à quai faute d’argent ». Le skipper répond donc volontiers aux questions à quelques mètres de son fils, engagé sur le bateau Maitre Jacques. Son coéquipier pour cette édition ? Il a choisi Antoine Koch pour ses aptitudes mais aussi « car c’est un garçon bien élevé. Il faut beaucoup d’indulgence l’un envers l’autre pour que ça tienne ». Il n’en dira pas plus, le « voileux » étant bien souvent un « taiseux » lorsqu’il s’agit de parler de sentiments et de « vie intérieure » pourtant forcement riche, même si tout sera évidemment plus facile dans cette course en double qu’en solitaire comme dans la route du Rhum ou pire le summum, Le Vendée Globe- trois mois seul en mer . Coté humain, tout devrait donc aller en espérant qu’au niveau du matériel, il ne lui arrive pas la même mésaventure qu’à sa dernière route du Rhum où en tête, il avait cassé son étrave. Allez, à tous, bon vent! Et attention à ne pas chuter car ,  dans l’Altantique, vous avez peu de chances d’être sauvée comme « la petite fiancée de l’Atlantique », Florence Arthaud qui,  cette nuit a eu la vie sauve grâce à la température de la Méditarranée-18°- et son portable duquel elle a appelé son frère à Paris qui a prévenu les sauveteurs. Ce n’était pas son heure comme on dit…

par Laetitia Monsacré

En lot de consolation, un prologue-sorte de régate- est organisée au large du Havre avec juste un peu de pluie mais c’est de saison et habituel dans la région…

 

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