1 avril 2018
A Deauville, rien ne va plus!

Pas besoin d’aller en ce week-end Pascal au Casino Lucien Barrière, pour voir que depuis que Philippe Augier, (on pourrait paraphraser la phrase : « Savez vous la ville dont le maire est un con?-Neuilly », nrld Sarkozy en 1990) a vendu l’âme de Deauville au groupe sus-nommé, ça tangue. Les planches et la rue Désirée Le Hoc faisaient penser ce dimanche au Champs Elysées mais dans les boutiques-personne. D’ailleurs, plein d’entre elles sont à louer, autant d’enseignes de fringues qui, à l’image de Zadig et Voltaire se sont cassées les dents dans ce que l’on nomme le XXIème arrondissement de Paris. Un vrai salon de l’automobile en plein air, avec des SUV en pagaille-on a compté six Porsche Cayenne place Morne et un nombre de cons au m2 difficilement supportable pour les locaux. Le Carrefour avenue de la République était heureusement ouvert, à l’inverse de tous ceux qui vont fermer en France dans ce groupe, premier employeur de France qui a gentiment rétribué ses 600 000 employés d’une royale prime de 50 euros pour un bénéfice de 350 millions cette année. « Mais faut bien qu’on pense à nous les actionnaires! » s’indignait sans aucun cynisme un client dans les allées face à une employée nous vantant les qualités de son patron franchisé. Sur le marché, Brigitte qui vend des foulards Hermès et des visons seconde main faisait la tête. « Franchement, y’a que des ploucs ce week-end, bon à manger des glaces et de rentrer ce soir dans leur 9-5 ». Une impression confirmé par le marchand de journaux qui compare la station balnéaire normande à Saint Tropez- le soleil en moins vu comment on se les caillait: « Ils viennent faire un tour pour voir les riches! ». Lesquels sont planqués dans leur villas aux volets et fenêtres PVC, avec faux plafonds pour accueillir des spots halogènes. Stephane Plaza fait d’ailleurs désormais de la concurrence aux autres Barnes et Emile Garcin avec ces affichettes « A vendre » un peu partout dans la ville où même le traditionnel Festival du film américain est en berne. Il n’attire désormais plus une seule star ni de journaliste -pas un sujet au JT pendant dix jours lors de la dernière édition qui a eu la chance avec The Rider,  sorti mercredi dernier- d’avoir au moins un bon film à montrer aux notables deauvillais.

Françoise Sagan a, elle, quitté Le Point du jour, bâtiment sur la plage qui lui rendait hommage jusqu’au we dernier avec pour le vernissage en février dernier, son fils Denis Westoff, des plus énervé. Le chargé culture de la ville avait en effet organisé une lecture sans aucune autorisation ni copyright. Heureusement, il est vite rentré dans sa campagne retrouver ses chiens nous a-t’il raconté en caressant la tête de Jim. Et de se souvenir ensemble de cette époque où le Bar du soleil était d’un chic absolu avec de jolies filles et des jolis cabriolets anglais. Oh, Françoise comme tu nous manque…

Par Laetitia Monsacré

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