14 octobre 2012
Médée en Louboutin

Voilà la première des trois Médée que le Théâtre des Champs-Elysées a choisi de mettre en valeur pour fêter comme il se doit son centenaire. A la baguette, enfin elle dirige dans les faits sans-Emanuelle Haïm, une référence en musique baroque comme peuvent l’être Vincent Demestre, William Christie ou encore Marc Minkowski. Autant dire que la dame sait mener son affaire à travers sa formation crée en 2000, le Concert d’Astrée. L’occasion d’une véritable »prise de parole » de l’orchestre dans cette partition de Charpentier qu’elle dit affectionner particulièrement. L’histoire est pourtant lourde, avec cette Médée brune habillée de noir, au ciré en vinyle rouge sang assorti aux semelles de ses bottines léopard, qui tuera sa rivale, provoquera la mort du prétendant de celle-ci et enfin, du roi. Tout cela car son Jason en aime une autre…

Mise en scène épurée

« Il aime ses enfants, ne les épargnons pas ». Car,  Médée, c’est avant tout l’infanticide, une femme qui choisit de tuer ses propres enfants dont le crime est « assez grand d’avoir Jason comme père ». La mise en scène promettait d’être originale avec Pierre Audi qui collabore régulièrement avec des artistes plasticiens, ici Jonathan Meese  déjà associé sur l’opéra Dionysos. Cela donne de grands panneaux magnifiquement éclairés qui ne détonneraient pas à la FIAC et qui en choisissant l’épure, mettent en valeur les interprètes avec Michèle Losier, parfaite face à un Jason-Anders Dahlin qui peine à nous séduire. Ainsi, à la mort de Créuse, celui est-il à une dizaine de mètres d’elle tandis qu’elle se meurt. Il faut dire que la musique baroque, ce n’est pas le bel canto et que Charpentier livre ici une oeuvre pas vraiment bouleversante…

LM

Médée de Marc Antoine Charpentier-les 15,17,19,21,23 octobre à 19h30 au Théâtre des Champs-Elysées

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