Jim le Pariser
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IL/ELLE

Karl Lagerfeld se défile

20 février 2019
Karl Lagerfeld se défile

On aurait aimé trouvé ce titre. Mais en la matière, Libération reste le champion toutes catégories avec cette idée de Gabrielle Chanel, « qu’être copié est le signe des plus grands ». Les plus grands semblent également éternels; on n’avait pas vu vieillir Karl Lagerfeld depuis qu’en 1982, il avait repris la direction artistique de la célèbre maison de la rue Cambon à la demande des frères Alain et Gérard Wertheimer, propriétaires exclusifs de la griffe depuis 1954. Catogan poudré de blanc, costume slim noir d’Heidi Slimane, Karl Lagerfeld y assurait  inlassablement huit collections par an après avoir transformé cette maison de couture « ringarde » selon ses dires, passant au « Karcher » tous les classiques de la marque: le camélia, le tailleur en tweed, la petite robe noire ou encore la maille que Coco avait volé aux hommes. Mais plus encore, ce créateur génial aux 300 000 livres qu’il entreposait dans son hôtel particulier de la rue de l’Université réinventa les défilés en les mettant en musique, créant de véritables show avec des mannequins vedettes comme Inès de la Fressange puis l’Allemande Claudia Schiffer qu’il contribua à lancer. Jusqu’à devenir de véritables spectacles avec des décors somptueux sous la nef du Grand Palais dès 2006, avec pour le dernier où il apparut, en octobre 2018, des tonnes de sable afin de récréer une plage de l’île de Sylt en Allemagne. «Schleu un jour, Schleu toujours»; celui que l’on nommait le Kaiser avait, avec son débit de mitraillette, la langue haute en couleurs, refusant le « politically correct » comme il le démontra avec ses saillies fulgurantes tout au long de sa vie- à retrouver dans le livre Le monde selon Karl chez Flammarion.

Une créativité ébouriffante

Né à Hambourg en 1933, mais là encore le mystère demeure- pas très « chic » de dire son âge- Karl-Otto Lagerfeld est un enfant précoce, trouvant «la condition d’enfant humiliante»; trilingue à 6 ans, il passe son temps à lire et à dessiner ce qui le mènera à 20 ans à Paris comme dessinateur de mode. Là, il fera la fête avec un certain Yves Saint Laurent. Mais à sa différence, il ne touchera jamais à la drogue ni à l’alcool, sans doute un héritage de sa mère ô combien autoritaire, une allemande d’origine prussienne qui avait toutefois accueilli son homosexualité avec ces mots:  «C’est comme la couleur des cheveux. Ce n’est rien. Il y a des gens qui sont blonds et d’autres qui sont bruns. Ce n’est pas un sujet de discussion.» Yves Saint Laurent entré chez Christian Dior, Karl Lagerfeld devient, lui, le second de Pierre Balmain puis entre chez Jean Patou dont il se souviendra cette mise en garde: «  Ne jamais faire une robe laide, car quelqu’un pourrait l’acheter. » Ainsi son le fil Twitter de sa chatte birmane, Choupette qu’il a aimait car « elle ne parle pas »( lire l’incroyable itv en anglais qui lui est consacrée pour le magazine Numéro) et a couché dans son testament, pouvait-on voir une critique de son « daddy » en janvier dernier de la robe « suspension en papier rose  » de Balmain porté par Katy Perry aux derniers Golden Globes. Cavalier solitaire à la différence de l’attelage Yves Saint Laurent- Pierre Bergé, il multiplie les collaborations, « pigiste de luxe »de maisons de mode, travaillant sans relâche, débordant de créativité auprès de Chloé en 1964 ou avec les cinq sœurs Fendi dont il dessine le logo et signa jusqu’à la fin le prêt-à-porter pour ce groupe appartenant à un certain Bernard Arnault, « profondément attristé par sa disparition ».

Le Pariser, « un preservatif », chère mademoiselle

Car c’est assurément un génie qui s’en est allé en ce mardi 19 février 2019. En témoigne son talent de photographe que nous avions pu découvrir lors des nombreuses expositions qui lui ont été consacrées. Karl Lagerfeld, esthète s’il en est avait un « oeil ». Il nous en avez parlé en 2011, lors d’une interview- à relire– au Salon de la Photo. D’une accessibilité rare, il s’était amusé de notre nom: Le Pariser, « le Parisien » en allemand dont il nous avait dit malicieusement que c’était le mot que les Allemands employait pour « préservatif ». Tenant à distance son interlocuteur, l’une de nos questions avait été celle que Bernard Pivot posait à ses invités: « Et si Dieu existe, qu’aimeriez vous qu’il vous dise à votre mort? « . Il avait répondu : « Je ne suis pas croyant, je ne risque donc pas d’arriver là bas. Non, c’est un tout. Je suis un espèce d’amateur très professionnel qui se moque de la postérité. Il n’y a pas d’avant ni d’après. La vie, c’est juste un rêve qu’il faut faire en étant bien éveillé. » Dont acte.

 

Par Laetitia Monsacré

Arte lui rendra hommage vendredi soir avec la diffusion de deux documentaires de Loïc Prigent, le Mr mode de Canal plus, dont le très beau Karl Lagerfeld se dessine que nous avions chroniqué en 2013 – lire article. Dommage que France 5 ne rediffuse l’Empreinte que Thierry Demaizière lui avait consacré…

Karl vu par le graphiste de Jim, Christian Poulot, voir site

Et par lui-même…

Le talent incarné jusque dans ses photographies

 

 

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Poésie

Apparition

La lune s’attristait.
Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet aux doigts,
dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
C’était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S’enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisseLa cueillaison d’un Rêve au coeur qui l’a cueilli.
J’errais donc, l’oeil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.

Stéphane Mallarmé

Jim, le chien est parti en février dernier. Il avait seize ans. C’est vieux pour un chien, c’est l’adolescence pour un homme; leur vie est-elle trop courte ou est-ce la nôtre qui est trop longue? Reste le haut de forme pour que Le Pariser continue, sans lui. Il ne savait pas lire, mieux que cela, il savait inspirer.

Photographie



Isabelle Besson

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