12 janvier 2013
Zombies de l’amour

Voilà un film glacial et glaçant. Adaptation au cinéma du livre de Régis Jauffret, Sévère, revenant sur le fait divers où le banquier Edouard Stern fut retrouvé mort en 2008 à Genève dans une combinaison de latex, nul doute qu’Une histoire d’amour puisse vous dégouter de celle-ci, avec ses zombies à l’image du personnage du mari, joué par Richard Borhinger, mutique…Benoit Poelvoorde campe un banquier dépressif, le Prince noir, héritier pesant des millions d’euros,  en manque d’amour, qui ne peut jouir que dans l’humiliation qu’il impose par ailleurs aux autres. Car une fois sortie de la chambre, sa maîtresse, à la fois paumée et forte, que joue à la perfection Laetitia Casta, redevient une marchandise comme une autre qui « en voudrait à son fric ». La musique de Daho, les décors impersonnels entre cette maison contemporaine plongée dans la semi-obscurité où la vie n’existe pas, des dialogues réduits à leur minimum, le film est sombre à souhait-à vous écoeurer d’avoir de l’argent qui semble ici rendre tout le monde si malheureux…Tout est ici aseptisé au point que les acteurs peinent à pouvoir montrer leurs émotions. Quant à ceux qui iraient pour la plastique de Casta, ils en seront pour leur frais; de la chair, il n’est point question ici, quant à l’amour…

LM

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